Analyse Puissance Mont du Livradois

Comme promis, voici une analyse au peigne fin de la puissance de la course des Monts du Livradois, une course élite en 1er et 2ème catégorie FFC.

Mon fichier support est celui d’un coureur du Team Pro Immo de 60 kilos qui termine dans le peloton pour la 10ème place à 1’27 » de l’échappée. Il utilise un pédalier SRM

Statistiques générales :

  • 2h52 de course,
  • 119 km,
  • 248 watt de puissance moyenne brute,
  • 275 watt de puissance moyenne pédalante,
  • et 316 watt de puissance normalisée
  • 2569 kilojoules
  • Températures : 14°, idéal pour produire de la pleine puissance.

Ce sont des valeurs de puissance qui sont très intéressantes, surtout pour un coureur de 60 kilos.

Intéressons nous à l’avant dernière montée pendant laquelle le peloton à faillit rejoindre l’échappée, et ou le futur vainqueur est parvenue à faire seul la jonction.

La montée dure environ 4.8 km, environ 10′ à 340 watt et 371 watt de puissance normalisé. A ce moment là le peloton à repris environ 40″ au groupe d’échappée. Et une seul coureur est parvenue à finir le travail dans la dernière rampe pour boucher les 30 dernières secondes.

Regardons la puissance du peloton dans les 820 dernier mètres de l’ascension, c’est a dire au moment ou le vainqueur va boucher les 30″.

Puissance moyenne 382 watt pendant 2’07 » pour une vitesse moyenne de 23.1 kmh dans la rampe final du petit col.

Bon et pour boucher les 20 à 30″ il faut donc monter en 1’37 » à 1’47 », soit à 30 km/h pendant 820 m, ce qui nécessitera une puissance de 480 à 568 watt pendant 1’47 » ou 1’37 » après 100 km de course.

On est assez loin quand même d’un Philippe Gilbert qui nous sort 690 watt pendant 2’41 » dans la mur de Huy après 190 km.

Sur la montée totale, pour revenir sur les échappés la puissance moyenne à développer pour un coureur de 60 kilos était de 365 watt au lieu de 340 pour les coureurs du peloton.

Remarque :

Rapporté au poids, donc en watt par kilo notre coureur à développer 5.6 watt par kilo dans les 10′ d’ascension ce qui donnerai pour un coureur étalon de 69 kilo une puissance de 385 watt pendant 8’30 » + 1’37 » à 660 watt) pour revenir sur l’échappée. (ou une puissance de 420 watt continue 10′ continue)

Dans l’équipe, en théorie, un seul coureur est capable de faire ce genre d’effort… mais entre la théorie sortie du contexte de la course et la réalité de terrain il y a un monde à apprivoiser.

Quentin Leplat

Lecture recommandée 😉

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7 replies on “Analyse Puissance Mont du Livradois”

  1. Waingro on

    J’ai un capteur de puissance et je rememarque exactement la m^me chose que Quentin concernant le pourcentage de soutien de la PMA.

    Elle baisse très vite en vélo, seul le dopage permet de casser cette limite.

  2. Analyse intéressante mais qui reste trop descriptive. La question est pourquoi le gars de 60kgs n’a pas réussi à suivre celui qui rentre sur l’échappée.
    Alors au vu du fichier de la montée complète (km 92 à 97) il est possible de voir 3 phases.
    Tout d’abord ce n’est pas une montée régulière (au vu de la puissance et de la vitesse). La montée est entrecoupé de au moins 3 descentes.
    Ensuite ton analyse sur la dernière partie est vrai mais tu oublies que avant ton coureur a fait une bonne accélération et est montée jusqu’à 520watts sur 700m. Ensuite il y a un coup de cul et hop on repart à 450watts.Donc 2 fois il fait un bon effort donc le lactique qui est vraiment présent. Dans ce contexte tu t’aperçois que ton analyse des 382watts sur 2min n’est pas si mauvaise. Car pour un 1ère cat qui a une PMA surement au alentour des 400-420watts c’est à chier 382watts sur 2min.
    Bon je continue, on vois sur ton fichier en bas des 700m que ça monte vraiment de 95 à 95.4kms. Au début (sur les 200 1er metres) il est à 420w donc surement en danseuse à suivre le groupe et ensuite la puissance redescend donc la je pense que le lactique était trop haut les jambes ont brulé et il s’est rassis, dans la partie la plus dur ou il est à 18kms heure. Ensuite la vitesse raugmente donc ça devient plus roulant. Si dans l’absolu il avait réussi à amortir les attaques d’avant il est surement possible qu’il suive le vainqueur dans cette partie. (il est léger dans une partie raide donc il est avantagé). Donc en prenant compte d’avant les 700derniers mètre on voit que ton gars il marche mais qu’il a fait une erreur tactique en se découvrant trop tôt. L’autre en a profité en le contrant.
    Voila
    Bonne continuation

    • admin on

      La montée finale est très irrégulière, avec une petite descente.
      Mais finalement, les changement d’intensité son responsable d’une puissance normalisé 370 watt, alors que la puissance brute est de 340 watt. Cela signifie que la puissance ressentie est équivalent à 370 watt en continue, ce qui pendant 10′ est très dure pour un coureur qui dispose de 420 watt de PMA, surtout après 90 km de course. C’est pour cela que dans la montée finale il n’a pas été en mesure de produire un effort supplémentaire.

      382 watt sur 2′, comparer à PMA, c’est modeste si on sort l’effort du contexte, mais si on rajoute cela après 8′ à 365 watt c’est beaucoup plus compliqué, et encore plus après 90 km de course.
      La puissance normalisée sur les 2 dernières minutes est de 388 watt, contre 382 en brute. Peu d’écart… le coureur est au taquet, il tamponne les changements de rythme car il ne peut pas allez plus vite.

      L’ensemble de la montée se fait sur une zone d’intensité qui navigue entre le I4 et et I5 et donc avec une mise dans le rouge de plus en plus dure à gérer.

      • 370watts pour une PMA à 420 watts c’est 88%. Si je ne m’abuse PMA est tenu en théorie 5min, SV2 45min 1h. SV2 pour un coureur de 1ère cat est j’espère pour lui à 75-80% de PMA. On a donc un coureur qui est pas loin de SV2 et qui tient pas 10min. Ne pas confondre watts normalisé qui équivaux à la puissance ressentie et aux watts réelle qui équivaux à ce qui se passe intra-musculaire et donc surtout au niveau des stocks glycolytiques.
        Je pense qu’on est d’accord pour dire que ton gars est en forme mais ma critique est que dans ton analyse de départ tu décontextualise les 800m. Je m’explique, tu parles que de watts moyenne et normalisé sans prendre en compte l’effort énorme des 550w bien supérieur à PMA donc en anaérobie lactique(vu le temps de soutien) et donc qui lui ont bouffée 90% de ces réserves en glycogène intramusculaire.

        • admin on

          Et bien, en fait, le temps de soutien des puissances en cyclisme n’est pas comparable à ce qu’on lit dans les livres, ou encore en course à pied. Par exemple, on lit souvent que les sportifs d’endurance peuvent tenir 85 % de leur PMA pendant assez longtemps, mais dans la réalité, dès que l’on fait faire des tests avec capteur de puissance on découvre que les plus endurant ne parviennent pas à tenir plus de 85 % pendant 20 minutes, et il perdent encore 1 watt toute les minutes si on continue.
          La baisse de puissance entre 5 et 20′ c’est près de 7 à 4 watt par minute, puis on arrive à 1 watt entre 20 et 60′ d’effort. La notion de seuil n’existe pas physiquement. Il n’y a pas de puissance qu’on peut tenir en continue (sauf en ne roulant pas à plein régime). Le puissance critique ne fait que décroitre… (voir les articles dans le bouquins que j’ai sortie cet hiver : 3 articles sur le sujet du seuil).

          Pour la puissance normalisé, elle est bien celle qu’il faut regardé, car un coureur qui effectue 10′ à 370 watt normalisé avec 340 en puissance brute aura de telle variation d’effort que c’est son métabolisme anaérobie qui va s’enclencher à chaque changement de rythme. Ainsi, un gars qui pendant 20″ passe de 300 à 350 watt, il va activer la filière anaérobie, même si en théorie il n’est pas au PC20″. La moindre accélération se traduit d’abord par une réponse anaérobie, et donc une fatigue plus grande. C’est pour cela que les modèle de puissance normalisée arrivent à des valeur très différente et que ce qu’on trouve dans les livres est sur évalués car rédiger sans tenir compte des découvertes faites avec les capteurs de terrain. C’est bien la PN qu’il faut regarder pour savoir si un sportif avait ou non de la marge.

          L’effort final du vainqueur, est un peu surévalué, j’ai corrigé un peu avec la remarque de Aymeric Brunet qui à vue la chose se faire. L’accélération à été plus courte car les échappées ont perdu plus de temps dans la dernières rampe
          Par contre, il est clair que pour parvenir à sortir la pleine puissance anaérobie, il faut ne pas être au taquet dans le col, avoir un peu de marge. Je pense qu’il faut avoir au minimum 480 watt de PMA 5′ (étalon 69 kg)

  3. Il est utile de préciser que le futur vainqueur n’a pas bouché les 30″ dans la montée mais fait le « jump » lors de la petite baisse de régime du peloton aux 300 mètres. Il a bouché 15″ puis le reste derrière…

    • admin on

      Bonjour, merci de l’info qui permet d’affiner

      Il y a eu effectivement une baisse de puissance du peloton, mais pas suffisante pour expliquer qu’en prolongeant l’effort un coureur puissent rentrer. La baisse de puissance, c’est un passage de 30″ ou au lieu de pédaler à 400 watt le peloton à maintenue 310-320 watt en maintenant une vitesse de 24 km/h. C’est la pente qui explique cette baisse de puissance passagère.
      Le peloton à repris son intensité à 430 watt sur les 25 dernières secondes d’ascension, mais cela n’aura pas permit de faire la jonction. On observe 365 watt sur la dernière minute d’effort pour le peloton.

      Si on considère que le coureur à boucher 15″ dans les 380 dernier mètre, sa puissance serait autour de 540 watt pendant 45″ pour une vitesse de 30 31 km/h, soit 9 watt / kilo. C’est accessible, ça fait mal aux guiboles

      A 800 m du sommet l’écart était de 30″, (mesuré lorsque nous avons du nous arrêter pour laisser passer le peloton). A ce moment là, personne n’est encore sortie, mais très vite un coureur va sortir et boucher le trou.
      Pour boucher 30″ en 800 m il faut sortir une puissance de 460 à 560 watt environ pendant 1’47 » à 1’37 ». Ce qui est balaise, mais accessible pour un coureur doté d’une grosse capacité anaérobie, qui s’est préservé. Ce genre de puissance est accessible pour des élites en forme et doté d’un aptitude de puncheur. La zone d’ombre c’est l’écart entre les échappées et le peloton au sommet. 20″, 30″ ? Quant à la jonction si on de fie à radio course elle s’est faite au sommet, au niveau du GPM.

      Et sur l’ensemble de la montée, le vainqueur a du boucher 1’05 » à 1’15 » environ dans un laps de temps de 10′ Le différentiel de puissance moyen avec le peloton est de 25 watt environ pendant 10′. (365 contre 340 watt). Tout a fait acceptable.
      Pour les échappées, le différentiel de puissance est de l’ordre de 45 watt (320 contre 365). L’écart de puissance des échappés étaient d’environ 15 %.

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