COMPETITEUR : FIN DE CHAPITRE

Cela faisait un petit moment que j’y pensais, plus d’un an en fait, mais je suis enfin arrivé en fin de ce parcours de compétiteur. La critérium à Issoire était ma dernière course de vélo. … non non c’est pas une blague, j’imagine la tête de mes amis qui me connaissent depuis longue date et qui n’imagine pas le coach tourner la page des compétitions. (j’ai bien dit compétitions….pas du vélo…)

J’ai fait des courses de vélo, de course à pied, de duathlon et même quelques triathlons avec toujours dans l’idée de toucher mes limites, de vivre l’effort à son paroxysme du bonheur. Je voulais n’avoir jamais le regret de ne pas avoir fait de mon mieux.

Je me retire des circuits et je n’ai aucun regret, je suis même heureux de ne plus être un compétiteur au moment ou je le choisi. La vie ne m’a pas obliger à arrêter la compétition sans que je le souhaite. Bien des copains ont du tirer un trait sur leur passion faute de temps, de condition sociale optimale pour continuer.

Enfant, la compétition était un moyen d’exister au milieux des autres, un moyen de forger mon identité, une voie pour grandir. Adulte le sport devenait une passion, un instant de légèreté à l’apogée de ma forme physique.  Maintenant le sport est  devenu un moment de détente, de bonheur simple comme un moment de contemplation devant le soleil couchant.

Mais n’imaginer pas le coach bedonnant avec une bière à la main. Mes années de compétiteur m’ont permit de développer une culture de la santé, du plaisir de pélaler, de courir que je n’abandonnerai pour rien au monde. Je continuerai toute ma vie à sillonner route et chemin sans quête, simplement pour mettre mon cerveau sous la coupe des sens et des émotions. Pédaler, courir sont pour mes neurones comme la prière du croyant, la musique du chanteur un moyen de placer un instant mes neurones dans un moment d’apesanteur.

Ouah… il délire le coach là !!!!  Il a fumé !!  Non rassurez vous, je me réfère à une interview passionnante que j’ai lu dans Sport et Vie (HS n° 10)  il y a une dizaine d’année. Le professeur De Witte (neurologue spécialiste des dépendance) avait donnée une interview passionnante. Il rappelait une des rares choses dont nous sommes à peu près sur, c’est que notre cerveau est sans cesse sous la coupe de nos sens, de nos émotions et que ce sont toutes les sensations et émotions qui le nourrissent et le font s’épanouir. Il rappelait que les gestes répétitifs (prier, pédaler, courir, chanter) pouvaient agir comme une « routine physiologique ». Et ma routine physiologique c’est pédaler, courir, marcher. C’est cette routine que j’ai développé et qui m’a tenu loin des routines faciles et dangereuses que sont les drogues, la télé lobotomisante et autres pièges de nos sociétés…

Le simple fait de pédaler seul, de marcher ou de courir me met en état de cogitation cérébrale. N’avez vous jamais eu l’impression de résoudre plus facilement des pensées, des idées, de mieux réfléchir lorsque vous pédaler, ni trop fort ni trop lentement, juste en adéquation avec votre routine physiologique ? Si probablement, si vous êtes sportifs d’endurance vous avez forcément ressentie cet état de fluide cérébrale, comme si vos pensées et votre capacité à réfléchir était plus facile à contrôler.

Mais pour autant, il ne suffit pas de pédaler pour soulager ses neurones du poids de l’existence ou pour élever son état de bonheur. Il faut éviter un écueil, c’est de faire du sport pour fuir les soucis. On ne fait pas du sport juste pour survivre mentalement, pour oublier comme on le voit avec la drogue, l’alcool, le jeux, la quête du toujours plus d’argent et de pouvoir…. et tout autres dérives artificielles de notre société.

Non, le sport n’a jamais été pour moi un échappatoire, et c’est pour cela que j’ai résisté sans la moindre difficulté a tous les vices qui entourent le vélo. Car ne croyez jamais que le sport à des vertus éducatives, le sport n’est porteur d’aucune valeur éducative comme nous le ferait croire les journalistes et politiciens, c’est la façon de faire le sport qui devient un outil d’éducation. Ne croyez jamais que tel ou tel sport permet de développer une meilleure mentalité, c’est la façon de faire du sport qui importe et non sa nature.

J’ai vu le vice dans le vélo, le dopage, les mafias, les coureurs qui veulent vous acheter la victoire ou vous la vendre, mais j’ai toujours envoyer promener les pauvres gars qui voulaient m’acheter ou me vendre. J’ai vu des coureurs se prostituer pour gagner des courses, sacrifiant leur corps et leurs valeurs, s’inventant de fausses bonnes raisons pour justifier leur errances.  Les pauvres, je ne leur jettent pas la pierre, je les ai vue comme des victimes collatérales d’une société mercantile de l’apparence et du spectacle. Quoi de plus triste que de voir un jeune passionné, obnubilé par la réussite en venir à se récompenser de ses efforts en monnayant la victoire avec de l’argent ou des produits dopants. Un tel comportement est la conséquence d’un profond sentiment d’injustice consubstantiel de nos sociétés.

Mes plus grands bonheurs sportifs, furent ma toute première victoire après 6 années de vélos, mon titre de champion d’Auvergne espoir à l’époque ou il y avait encore une course avec une cinquantaine de coureur, le championnat de France de duathlon open, mon meilleur temps sur 10 km en courant, et le triathlon d’Embrun qui constituait le point culminant de l’amusement sportif pour moi.

Et bien sur, pendant toute ces années j’ai passé de bon moment avec les autres sportifs des équipes. Du VCCA en passant par le club de Puissance 3 jusqu’au TPINR ce fut de grands moments de motion comme disait les inconnus.

Le vélo m’aura donner un métier que je serais allez cherché avec l’aide du Pôle Espoir de St Etienne et du VCCA. Le vélo m’aura fait rencontrer celle qui partage ma vie et pour laquelle il est temps d’inverser le partage des week end. Je lui avais promis que je ne finirais pas à 50 ans à toujours vouloir gagner des courses de plus en plus petite à mesure que ma jeunesse s’éloigne.

Beaucoup de cyclistes connaissent la difficulté de faire concilier vie de famille et sport, j’y suis parvenus, du moins non… nous y sommes parvenus.

Des projets nous en avons, entre randonnée sur le chemin de Stevenson, une reconversion professionnel pour madame et le développement de velo2max pour moi tout en n’oubliant pas de donner à notre petit garçon une enfance heureuse et insouciante avant d’embrasser avec de solides bases la vraie vie.

Pour le blog… ne vous inquiétez pas, il sera toujours alimenté avec des petits articles sur l’entrainement, des commentaires sur le tour de France, des messages de ré information pour contrer la désinformation de nos braves journalistes, des récits de mes péripéties sportive sans course, mais aussi des péripéties de ceux que j’encadre dans mon métier. Et puis, je ferais encore de temps en temps des courses à pied, une cyclosportive entre amis, histoire de faire un petit contrôle technique de temps en temps. Et prochainement une longue interview vidéo sur laquelle je commente l’actualité du cyclisme sous l’angle de la performance.

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3 replies on “COMPETITEUR : FIN DE CHAPITRE”

  1. Lionel Rosière on

    En effet tu auras eu une belle carrière , Coach Quentin. Et c’est vrai que c’est mieux d’arrêté sur une bonne note , car je le vois tous les jours chez moi , mon père ne veux plus entendre parlé de canoé-kayak car il en a tellement bouffé que ça l’a dégoûté.

    Et en plus tu nous aura bien entraîné les ptits jeunes depuis 10 ans à l’entrainement.

    Bonne route

  2. Pierrot on

    C’est pas une blague !!!
    Attention, j’en ai connu plus d’un qui a annoncé sa retraite et qui continu de courir 10 ans après.
    … mais c’est pas ton genre.

    • admin on

      Non c’est pas une blague.. je ne me force pas à ne plus courir, c’est venu naturellement, mais tu as raison… il ne faut jamais dire fontaine je ne boirais plus de ton eau…

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