La part du génétique dans la performance : un mythe ?

Ce matin il flotte comme depuis 3 jours. Pas de vélo, ce sera home trainer et un petit article histoire de garder le cerveau connecté.

Dans le n°13 de vélo2magazine, j’avais fait un article sur le mythe de la génétique pour expliquer les performances des uns et des autres. En effet, comment expliquer de telles différences de niveau entre le champion du monde et le cycliste du dimanche qui peine à tenir le 30 km/h sur terrain plat.

Plus mes lectures avancent sur ce thème et plus cette conviction se renforce.

Notre patrimoine génétique n’explique pas la majorité des différences de niveau entre sportif. Et pourtant, toutes les semaines dans la presse médicale ont nous annonce qu’on aurait trouver un gène qui code tel ou tel caractère de performance. De la blague, du gargarisme scientifique soutenue par des labo pharmacologique qui ne rêvent que de trouver le médocs qui vont avec leur théorie.

Voici maintenant quelques arguments qui devrait vous interpeller :

  • Le singe, comme le chimpanzé dispose d’une séquence ADN identique à celui des hommes à 99 % .… et pourtant nous ne ressemblons pas à 99 % au singe.
  • 98 de l’ADN ne code pas directement nos protéines. Mince alors, les travaux sur la génétique ne portent sur sur les 2 % restant. Le reste, bin on ne s’en occupe pas.
  • Vous ne parvenez pas à soulevez 150 kilos à la presse, attendez qu’on vous donne une grosse frayeur, et que votre vie dépendent que vous levie ou non ces 150 kilos, la peur vous fera levez ces 150 kilos avec une facilité déconcertante. Votre patrimoine génétique n’aura pas changer d’un iota à cet instant et pourtant vous aurez lever vos 150 kilos.
  • Dans le mag n°13, j’écrivais que la taille était génétique car on peut pas s’entraîner à être grand et que le VO2max lui pouvait s’améliorer par l’entrainement… mais finalement, même la taille codé génétiquement peut être shunté. C’est le cas des gymnastes qui s’entraînent 10 h par semaine pendant toute l’enfance et l’adolescence, cela modifie sensiblement leur taille adulte. Le corps humain comme celui de toutes les espèces dispose d’une capacité d’adaptation surprenante, et heureusement, sinon l’espèce humaine n’aura pas survécu.

Notre niveau de performance en sport est pour moi bien plus le fruit de notre environnement, de notre passion (folie) pour un sport qui nous pousse à nous investir avec plus ou moins de rigueur, de persévérance.

Environnement VS le code génétique :

Par environnement j’entend tout ce qui fait votre vie depuis la naissance, mais aussi depuis plusieurs génération avant votre naissance, car les êtres vivants s’adaptent un peu plus à chaque génération et transmettent leur adaptation. Ces adaptations son un héritage qui est façonnée par l’environnement et non par des codes génétique aléatoire issue de la loterie. Ainsi les hommes préhistoriques étaient tous marathonien et boxeur pour survivre dans un environnement hostile.

Ce que vous faites depuis l’enfance compte beaucoup, si vous taper dans un ballon depuis l’age de 2 ans, tous les jours pendant 20 ans, vous serez adroit avec ce ballon, idem pour toutes les activités d’adresse. Le code génétique n’influence pas l’adresse, c’est l’expérience répété qui façonne votre cerveau à maîtriser des numéros d’équilibriste insensés. Ne croyez pas qu’on est adroit de naissance ou naturellement.

Les kenyans par exemple, sont il fort en course à pied parce qu’il ont un bagage génétique adéquate ? Je ne le crois pas une seconde. Les Kenyans et Ethiopiens sont fort en course à pied parce que là bas tous le monde se déplace à pied, en courant depuis l’enfance, parce que les gens vivent sur des plateaux à 2000 m d’altitude, que les gens n’ont pas grand chose à manger et que tout cela réuni permet de façonner des athlètes qui pèse 60 kilos pour 1m80, qui ont une technique de course et une maîtrise de l’effort aérobie bien plus fine que les occidentaux habitués aux voitures, escalators, submergé par une abondance de nourriture qui les rend plus gras, mais aussi plus musculeux, moins adapté à courir.

Si j’avais vécu en Ethiopie, je pèserais 10 kilos de moins, je n’aurais pas des bonnes cuisses de routier, et d’un temps de 2h35 sur marathon je pourrais courir en 2h14. (3 secondes au kg par km)

L’environnement c’est aussi le conditionnement social. Depuis que je suis enfant j’ai été élevé avec le sport, l’effort, le vélo comme étant une valeur « noble »… dans le sens ou pour moi faire 30 km de vélo à 6 ans est un petit exploit. C’est d’ailleurs ce que j’ai ressenti lorsque j’ai fait 30 km à 6 ans sur mon vélo avec des roues de 500 et 3 vitesses.  C’est l’histoire d’une promenade en famille qui alluma la mèche de cette quête de reconnaissance sociale. Chaque été mon jeu préféré était de faire plus de km chaque jour dans mon lotissement. Lorsque fièrement j’arborais mon compteur de vélo avec 70 km dans la journée à la maison, à mes voisins, amis je suscitais étonnement, félicitation, congratulation. Alors je continuais à faire des km. Le vélo était devenus un moyen de valorisation, de mise en avant, et je devenais passionnés par le vélo. A 8 ans j’avais pu réalisé 100 km dans la journée sur ce même petit vélo à 3 vitesses, à 15 ans j’avais taté du 220 km…(euh pas avec 3 vitesses cette fois)  juste pour le fun. Et je peux vous dire que lorsque je roulais avec les cyclotouristes du club locals, ces derniers étaient épatés de voir des gamins ( mon frangin aussi était de la partie) enfiler les km sans broncher. Bref, si j’ai fait du vélo depuis l’age de 6 ans comme un fou c’est parce qu’on m’avait appris que cela était bien, le petit niveau que j’ai attend au paroxysme n’est pas le fruit d’un bagage génétique, mais d’une obcésion de la performance cycliste.

Pour conclure, ce que je laisse entendre dans ma réflexion, c’est que c’est plutôt la chance et le hasard qui vous feront que vous aurez plus de réussite, et non votre bagage génétique. La chance d’avoir des ancêtres plus ou moins sportifs ayant vécus dans des conditions favorables à l’évolution des espèces, et cela peut remonter à des millénaire, et c’est l’environnement qui détermine plus que la génétique votre potentiel.

 

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