Comment la presse manipule : Exemple à travers le prisme du sport

L’affaire de « l’importation » (consommation selon le rendu de la justice)  d’EPO d’un cycliste amateur auvergnat à Issoire est un exemple flagrant de la façon dont la presse manipule l’opinion publique et de manque de sérieux de la part des médias pseudo pro cherchant le buzz.

Je ne défend pas le coureur impliqué, mais je ne lui jette pas la pierre, c’est inutile le dopage est un problème philosophique propre à notre civilisation « moderne » marchande, ou la concurrence, la gloriole sont des valeurs inculquées dès le plus jeunes âges dans les crânes des enfants s’inspirant de pseudos idoles. La fin du dopage sera précédée de la faillite du monde moderne.

En revanche, et comme personne en Auvergne ne semblent réagir publiquement, je vais défendre l’ensemble des cyclistes auvergnats et notamment Issoiriens qui se retrouvent sous le feux de suspicions. Je connais très bien bon nombres des coureurs, j’ai vue grandir certains d’entre eux aux VC Cournon, je sais qu’ils sont des sportifs intègrent.

Voici maintenant mon analyse du déroulement du plan buzz et de manipulation du Journal La Montagne.

Jeudi 30 mai, un cycliste amateur passe devant le tribunal suite à la saisie par les douanes d’un colis contenant de l’EPO en aout 2012.

Etape 1 de la manipulation, on peut lire dans l’article que le cycliste avait reçu 35 fioles d’EPO… Ce qui est une façon de préparer le lecteur au concept de traffic, car au lieu de dire 3 boites, les journalistes préfèrent annoncer le contenu total des boites, c’est plus impressionnant. Il aurait été plus sérieux de divulguer ce à quoi correspondant la dose en terme de traitement. Il suffit de lire les explications fournies par des fabricants à l’intention des médecins, en 2 clics sur le net l’opération est faites. Pour avoir fait cette recherche, la quantité d’EPO acheté en 3 ans (2600 € de marchandise) me parait insuffisante pour arroser large les copains de vélo… cela pourrait correspondre à une consommation personnelle épisodique, probablement insuffisant pour faire 3 saisons sous EPO

Etape 2 : Insister tout au long de l’article en sélectionnant la plaidoirie du procureur qui cherche à faire avouer la théorie du traffic d’EPO, alors que l’enquête n’a pas permis d’apporter d’éléments de preuve à l’encontre de ce cycliste amateur comme étant un revendeur.

Etape 3  : Affirmer que le cycliste était moins performant, pour asseoir le concept qu’il s’agit forcément d’un traffic. Or, il faudrait étudier les performances plus sérieusement qu’en observant le simple classement FFC, ou le type de club auquel le cycliste est affilié. Dans le journal la Montagne du 3 juin, on peut lire le titre en page 6 : « dopé et moins performant »… ce dont je doute fortement avec l’EPO, sur quelle base les journalistes se basent ils ? Ils n’en disent rien.  Plus incompétent encore, les journalistes rapportent qu’aucun contrôle positif à l’EPO n’a été produit lors des courses. Savent il qu’ils n’y a pratiquement aucun contrôle sur les courses amateurs, que l’EPO ne laissent des traces dans les urines 72 h après la dernière injection, tout en ayant des effets sur plusieurs semaines ?

Etape 4 Main basse sur la présomption d’innocence  : Publier le même article sur le site internet du Journal la Montagne, mais cette fois ci on n’est plus dans le questionnement car les journalistes se permettent de changer le titre en étant plus accusateur et à la limite de vouloir faire justice à la place du juge : « Une simple amende pour le cycliste revendeur d’EPO ». Or aucune preuve n’a étayé cette théorie, et le tribunal n’a pas retenu cette charge.

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Etape 5 : attendre le lundi 3 juin, lendemain des championnats d’Auvergne pour publier le sujet, en sachant que des centaines de passionnés iront acheter le journal pour avoir les comptes rendu de la course, les photos… 4 jours pour rédiger 30 lignes… sont fort les journalistes ou ils ont fait exprès d’attendre pour faire buzz, discréditer le cyclisme au delà des faits.

dopage EPO auvergne issoireEtape 6 : dans le compte rendu de la page des sports, on peut y lire sous une photo ou l’on voit les coureurs du club d’Issoire : Impuissants, les Issoiriens n’ont rien pu faire face à l’armada rouge et noir. Et en première page du journal la Montagne on peut lire : Le cycliste Issoirien importait de l’EPO de Chine.  Message subliminale de cette présentation : malgré le recours à l’EPO, Issoire ne peut rien faire contre l’armada rouge et noir. Mais à quoi carburent t’ils vont penser les lecteurs lambdas curieux de vélo.

Et voilà, j’ai fait le tour qui illustre comment cette feuille de chou présente les faits, faisant fie du jugement du tribunal, laissant planer de la suspicion sur tout le monde du cycliste amateur Auvergnat.

J’ai contacté le journal La Montagne pour leur demander de publier un article, afin, de bien rassurer les curieux que je ne suis pas le coureur suspect, car la description pourrait me correspondre : cycliste amateur, habitant Issoire, fin de carrière, 34 ans… à un an près je colle au tableau…  Bien sur la plupart se doutent bien que je ne suis pas dans ce type de philosophie, les gens qui me connaissent un peu savent quel type de cycliste j’ai été et comment je fonctionne, ce n’est pas le cas de tous le monde, ou pire encore de mes voisins qui me connaissent juste comme cycliste amateur.

Réponse du journal :

Bon, déjà je publie cette réponse car on refusant mon petit article, le journal La montagne confirme que je ne suis pas concerné par l’article.

 

J’ai fait part au Journal La Montagne de la façon maladroite (manipulatrice) pour ne pas dire malhonnête de traiter le sujet, mais on me répond que les journalistes sont de grands professionnels, formés juridiquement et qu’ils ont assistés au procès… vin de dious, rendez vous compte, ils s’y sont mi à plusieurs pour écrire 30 lignes de manipulation grossière faisant fie de la présomption d’innocence en ce qui concerne la revente de stupéfiant.

Et dire que c’est avec des grands professionnels comme ça que les feuilles de choux sont sensées nous éclairer le chemin pour comprendre le monde…  cela permet d’imaginer le degrés de désinformation de la presse.

La presse est malade. C’est une profession ou il y a peu de CDI, beaucoup de pigistes et emplois précaires. Une façon de s’assurer que les journalistes restent dans la ligne, ne font pas de zèle contre ceux qui détiennent les médias et s’en servent. Car là aussi, c’est important à savoir, la presse est dans la main de quelques personnes, qui sont prêtes à investir en pure perte dans la presse , car le but ultime n’est pas de faire fortune avec un journal, mais de pouvoir s’en servir pour manipuler l’opinion, d’y faire la promotion d’autres buissness plus lucratifs en vendant de la publicité en faisant le buzz avec des articles manipulateurs comme cet exemple.

Je vous recommande à ce sujet le film documentaire sortie il y a 2 ans : Les nouveaux chiens de garde…. c’est passionnant… voir un extrait..

 

Pour allez plus loin dans l’analyse de la presse comme véritable outil de manipulation il faut regarder le film de Pierre Carles en streaming ici.… attention ça décoiffe !

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4 replies on “Comment la presse manipule : Exemple à travers le prisme du sport”

  1. Rémi on

    Bonjour,
    Je suis d’accord sur le fait que la presse soit manipulatrice dans la plupart des affaires qu’elle traite. C’est vrai qu’on peut reprocher quelques maladresses à cet article (On aimerait surtout connaitre le nom du cycliste).
    Mais d’un autre côté, pour être respecté, il faut être respectable. Et on peut se poser la question quand on parle du cyclisme

    • admin on

      Bonjour Rémi, merci de votre visite.

      En terme de respectabilité du cyclisme, je ne pense pas que le cyclisme soit moins respectable que le FOOT qui est éclaboussé par des matchs truqués, l’affaire Zaia, les bagarres, coup de tête de Zidane et des affaires de dopages identiques.

      Les médias ont besoin d’une soupape pour asseoir le peu de crédibilité, broder à propos du dopage dans vélo c’est facile, c’est enfoncé des portes ouvertes, c’est pratique pour un journal qui veut redoré son image d’intègrité.

      Le nom du cycliste est connu par les cyclistes de la région… Le club d’Issoire à annoncé s’en être séparé dans un entrefilet dans le journal il y a quelques jours…

  2. Bonnal on

    Bonjour,Quentin,

    Je suis aussi originaire d’issoire, ancien coureur du club d’issoire chez les jeunes!
    Je comprend ton agacement qui en fait frémir plus d’un !
    oui manque d’excactitude car on ne devrait pas écrire un issoirien, car cela peut faire amalgame avec les cyclistes d’issoire, mais par contre ce blaireau se fait prendre et devrait écoper d’une bonne sanction, cela servirais d’exemple! 1 ) il sali tous les cyclistes,2) il va recourir dans 1 ans ou 2 tranquille, et de 3 et je suis intraitable on emmerde les pro sur leurs conduites à tenir et petit coureur fait son beurre, qu’il possède 30 ou 60 flacons, c’est un blaireau ! il traine dans les boue tous les cyclistes auvergnats et les habitants !, par contre on ne va pas faire de langue de bois, en 95 et 96 en Auvergne il y a eu des gros poissons dans le vélo avec de gros trafics: Yvan Cali cela ne te dis rien ? et ces gars la on volé les courses au jeunes, et on tout raflé ! et en plus ils avaient une VO2 pas plus grosse qu’un tout petit coureur !, et encadrent pour certain s des équipes la je dis non !, un mec se fait prendre pour moi na plus jamais le droit à être dans le vélo point barre!.
    Je ne parle pas au hasard, je parle de ce que jais vu !
    Par contre certe la ou je trouve scandaleux ces de faire de l’amalgame sur issoire ou sur les rouges et noir, et Issoire !
    On devrait
    La liste des produits évolue chaque année ce n’est pas simple des fois, même dans de la vitamine C on peut être positif sans en être renseigner ! donc il y a un sérieux blem !

    • admin on

      Le milieu des années 90 fut l’âge d’or du dopage à EPO, et le milieu amateur fut atteint à un point incroyable.
      En 1999, la FFC lance le suivi longitudinale en réaction à l’affaire Festina. Bilan, 80% des pros présentent une ferritine beaucoup trop haute, témoin d’un gavage de fer qui va avec l’EPO pour la plupart. Chez les amateurs élite 2, on trouve 40 % des cyclistes dans ce cas. (près de 150 coureurs amateurs Français).

      20 ans plus tard, aucune molécule ne peut se substituer sérieusement à l’EPO et à son effet sur l’oxygénation, le principe est toujours efficace et les institutions sportives au plus haut niveau le savent.

      Pour ma part, j’essaye de comprendre la cause des causes.. qu’est ce qui pousse les sportifs jusque là… leur folie, ou la folie qu’on leur a inculquée depuis le plus jeune âges dans une société « moderne » ou les notions de philosophie, de sagesse, de curiosité, de conscience sont absentes. Plus je creuse et plus on voit que la racine du mal qui ronge se ramifie avec la plupart des fléaux sociétaux.

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