Etape du Tour Mondovélo Issoire St Flour : apocalypse

Après avoir fait le critérium en nocturne de 20h à 22h, je me lève à 6h du matin pour voir si je prend ou non le départ de l’étape. J’ai surveillé la météo toute la semaine… les 15° en plaine et 10 ° au Super Lioran avec de la pluie ne m’encourage pas du tout.

Bref, à 6 h je me lève pas trop mal après 5h30 de sommeil, les jambes sont un peu raide, mais c’est pas dramatique. Il fait 18 °, il pleuviote… les copains sont déjà en tenue
et on avaler leur petit déj. Allez je m’enfile un 1/2 gatosport maison, j’enfile un maillots de corps manche longue, un maillot de vélo et un gilet sans manche et des manchettes par dessus…. jere jette un oeil dehors…. il pleut, allez hop je sors l’imperméable de vélo, une sorte de sac plastique qui fait cocote minute. Je coupe les manche au niveau des avant bras pour que cela restesupportable. Je prend des jambières, des gants longs et des couvres chaussures.

Je me remplis les poches et les bidons de 1800 kcal de réserves énergétiques. Je prevois du rabe car ayant courru en nocturne les réserves de kérosène sont entammées.

Feu c’est partie, il pleut, j’ai vite trop chaud et mal aux guiboles dans les relances et premières petites cotes… Bon, c’est pas grave, je vais gérer avec les jambes qu’il me
reste.

Cote de Massiac…. le début de la misère… je suis collé, je peine à dépasser 300 watt, je vais monter 20 minutes à 311 watt là ou Flecha à fait 446. J’arrive en haut de la cote, le peloton estscindé en plusieurs gropes de 20 à 50 coureurs séparés d’une centaine de mètre. Je suis dans le 3ème groupe, pas au mieux, mais je gère sans m’affoler, si ca doit rentrer sur les plateaux, pas la peine de s’affoler, les écart sont faibles.

Lorsque soudain, nous quittons la planète terre et nous retrouvons projetté à des années lumières sur une autre galaxie, sans capitaine flamme…….. Vent violent 3/4 face, pluie en raffale, le thermomètre descend jusqu’à atteindre 6 ° au sommel du col de je sais pas quoi à 1200 m d’alt juste avant Allanche. Entre temps, c’est de la boucherie, le vent envois dans les fossé les coureurs les moins adroit, les pelotons s’étirent, se cassent, se reforment, ca gueule de tous les cotés dès que les mecs font un écart, sauve qui peut. Je n’avais jamais courru dans des conditions aussi apocalyptique, du moins pas en continue comme ça….

Je n’essaye même plus de faire avancer le groupe ou de revenir devant, je me met en mode économmie d’énergie…. car c’est bien connue, l’énergie est notre avenir… et le mien d’avenir je le vois pas bon du tout dans les prochaines heures. Je commence à plus pouvoir maitriser mes doigts, je m’enfile une grosse barre énergétique avant que mes doigts ne soit trop engourdis.

Dans les 3 km de descentes sur Allanche, je réalise que je suis tétanisé, et frigorifié sur cette planète hostile. J’aperçois un troupeau d’extraterreste dans le paysage avec des cornes et au pelage marron rassemblées face au vent en peloton, s’abritant les une les autres…

Je descend sur les freins, avec les premiers tremblements de machoires… oh la la, ca me rappelle Cambrai il y a quelques années, ou j’ai terminer sous le duvet à grelloter pendant 30 minutesavant de pouvoir avaler ce foutu café qu’on m’avait apporté.

J’entre dans Allanches, crispé, gelé, mais lucide, je sais ce qui m’attend si je continue. Je ne suis pas cuit, j’ai encore des forces, mais je n’ai pas envie de passé une sale
journée à me geler, car les souffrances qui m’attendent ne sont pas ma véritable motivation. Le vélo, je ne trouve pas cela dure, sauf quand il fait un temps de m….. et surtout sous la pluie froide.

Je m’arrete 2 minutes pours m’assurer que je peux rejoindre St Flour rapidement. Je retrouve un collègue, Cédric Bonnefoy grelottant devant une rotisserie de poulet. Il y a là un troupeau de cycliste en train de se réchauffer devant le rotissoir à poulet. Les coureurs s’arrêtent, cherche un abris, rentre chez l’habitant pour se réchauffer…

Je met la fleche et redescend sur Neussargues en tremblant de toute part. Heureusement, la température remonte a mesure que je descend en altitude et je reprend quelques cotes qui me maintiennent dans des conditions de thermorégulation supportables.

Arrivée à St Flour à 10h20 après 105 km.

Je n’ai fait que 2h12 de course à 257 watt normalisée, bref, pas grand chose, la veille au soir sur 2 heures de course j’ai pédalé sur des bases de 310 watt normalisée, mais ce matin je ne pouvais pas faire plus.

En attendant mes collègues, je vois arriver des tas de coureurs qui sortent des bus balais, emmaillotés dans des couvertures de survie, les yeux perdus, le visage livide, on dirait des gens qui reviennent après un long voyage sur une autre planète.

Le vainqueur Lilian Jegou, ex pro termine en 6h48 là ou les pros on mi 5h27… mais la météo à ralenti les coureurs. On annonce 1982 arrivants sur les 7500 inscrits et seulement 4053 à prendre le départ…. je leur tire tous mon chapeau, la performance aujourd’hui est appréciable dans une dimension peu commune, la résistance au froid et l’envie de terminer.

Bravo à Rémi Case au début difficile dans le vélo, mais qui termine 122 ème en 8h09. Un jeune qui à découvert le vélo avec moi au VCCA… et qui trouve une juste récompense de ses efforts.

 

 

 

Permalink to: Etape du Tour Mondovélo Issoire St Flour : apocalypse

Include this: Etape du Tour Mondovélo Issoire St Flour : apocalypse

2 replies on “Etape du Tour Mondovélo Issoire St Flour : apocalypse”

  1. Teresa on

    J’étais à Issoire au départ pour vous encourager avec des copains .Pas facile de prendre le départ avec un temps de m…….comme vous le dite si bien .Un grand bravo à tous les coureurs qui malgré
    le mauvais temps ne se sont pas dégonflés ,pardon!!!et pour ceux qui ont fini la cours alors un très grand braaavooooooooooooooo.Teresa

  2. Pierre on

    Merci pour ce petit compte-rendu qui retranscrit bien l’ambiance.
    Je confirme; une vraie GALERE.