Schleck Contador : 440 watt dans le Tourmalet


Mon estimation est pour le moment de 440 watt pour les 2 duelistes de ce Tour 2010 dans
la montée du Col du Tourmalet en 48’30 » à 23 km/h de moyenne.
.. je pense que les 10000 cyclosportif qui ont effectué quelques jours plus tot l’étape du Tour Mondovélo apprécieront ce tour de magie.

 

Afin de vérifier mon calcul j’ai analysé le fichiers SRM de Chris Anker Sorensen disponible sur le blog de training peak.

Que dit le fichier : que les 10′ minutes avant l’attaque de schleck de la montée s’est fait à 6.6 watt par kilo, soit l’équivalent de 462 watt pour un coureur de 70 kilo avec un vélo de 8 kilos.
Pour le reste de la montée, l’équipier s’est écarté et à terminer le col en 1 heure avec un moyenne de 4.9 watt / kg, soit une puissance de 343 watt pour un coureur de 70 kilos.

En me servant de ces valeurs de terrain pour affiner les variables du calcul j’obtient les mêmes puissances qu’avec mon modèle mathématique qui tient compte du dénivelé, de la résistance de l’air, de la résistance au roulement et bien sur du poids des coureurs et aussi de la température et pression athmosphérique moyenne.

 

L’étape s’est courru en 5h03 là ou le meilleur de l’étape Mondovélo à mi 5h59 devancant au passage quelques coureurs élites en cyclisme ou triathlon…. Le vainqueur Jean Christophe Currit fut le meilleur coureur amateur français dans les années 1990, il devance des professionnels comme Romain Hardy, Arnaud Labbé ou encore un certain Olivier Marceau star du triathlon.

 

Pour comparaison, le meilleur temps dans le Tourmalet le 18 juillet est de 1h04, soit environ 304 watt contre 440 pour le duo Schleck Contador…. Ce qui me semble magique, c’est de voir que la plupart des cyclistes amateurs, dont certains sont de très haut niveau et évolue juste en dessous de la catégorie professionnelle, parviennnent à peine à tenir 300 watt en fin d’étape…. la fatigue accumulé au cours de l’étape rend leur puissance très basse par rapport à ce qu’il parvenait à produire en début de course.

Certes les leaders s’économisent le plus possible pour garder leur potentiel intact dans le final mais les 2 autres cols se sont monté vite aussi avec 16′ à 6 watt / kg dans le Marie Blanque et 31′ à 5.8 watt / kg dans le Soulor….

 

Comment font ils pour rouler aussi vite…. et pour ne pas ressentir l’effet de la fatigue, de la baisse des réserves énergétique en glycogène…. ????

A priorit tenir 440 watt (6.3 watt par kilo) pendant 48′, c’est peut être possible  (quoi que j’en doute) pour un mec surdoué, qui ne fait que cela comme un CLM par exemple et dans un jour de grace, mais après 160 bornes 3000 m de dénivelé, le tout sous la flotte après 16 étapes dans les jambes juste avant… c’est pour moi de la science fiction. Le premier Français de cette étape John Gadret se prend 3’35 » ce qui le repousse à 389 watt, soit 11% de puissance en moins…

On peut aussi supposer que ces gars là sont très endurant et qu’ils peuvent tenir un haut % de PMA.… Pour moi en cyclisme un coureur ne peut pas tenir plus de 82  83% de PMA sur 48″, même un surdoué. Cela est possible en course à pied, mais pas en cyclisme car les modes de contraction et de circulation du sang dans le muscles sont différents. Tous les triathlètes de haut niveau se rendent bien compte que tenir 85 % de leur VMA est plus facile que de tenir 85 % de PMA en vélo. J’ai beau cherché des explications, a part le recours à l’EPO ou un produit du même acabit qui augmente l’oxygnénation et la mise à disposition des lipides pour les muscles je ne vois pas comment ces performances sont possibles….

L’autre exploit, c’est Sastre qui se prend certes 16′ dans les carreaux, mais qui à en gros réussit l’exploit de faire l’étape quasimement tous seul en 5h20…il est partis en solitaire avant le 1er col et se fait rejoindre au pied du Tourmalet qu’il a monté à sa main… il aurait rouler seul à l’entrainement il n’aurait pas fait beaucoup moins bien le coquin…

Pendant ce temps notre Auvergnat Damien Monnier termine en 5h34″…. la fin du Tour est très dure pour lui… il a déjà fait un sacré exploit dans les Alpes, mais visiblement il est très dure de tenir 3 semaines à 100%. J’espère receuillir ces impressions si je le croise sur le Critérium de Cournon et éventuellement des données de puissances.

 


 

Valeur de puissance de Chris Anker Sorensen sur cette étape :

57ème à 11’30 » (temps perdu dans le Tourmalet)

  • Puissance moyenne brute : 268 watt
  • Puissance moyenne normalisé : 322 watt
  • Meilleure puissance 10′ : 417 watt soit 6.48 watt par kilo
  • 5273 kilojoule produit soit environ 5500 kcal nécéssaire pour cette étape
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2 replies on “Schleck Contador : 440 watt dans le Tourmalet”

  1. laurent on

    Je ne suis pas spécialiste du vélo mais en tant que sportif amateur et biologiste et thermicien je m’intéresse aux puissances dévelopées par les sportifs de haut niveau et surtout au moyens
    scientifiques de démontrer que les coureurs sont dopés si leurs performances sont inexpliquables compte tenu des connaissances actuelles sur la physiologie humaine.
    J’ai donc été interpellé par un article paru dans le monde du 26 juillet et qui détaille, chiffres à l’appui, la puissance développée par Schleck pendant 288 secondes sur 1900 mètres à 23,75 km/h
    avec une pente à 8,16% dans le Port de Balès après sont déraillement pour essayer de rattraper Contador. Puissance annoncée : 480 W et force 72,75 newton.
    En reprenant les bonnes vieilles formules de maths du lycée, j’en ai donc déduit que avec un dénivellé calculé de 154 m, avec un poids de 67 kg pour le coureur et de 8 kg pour le vélo il faut
    développer 395 Watt. La différence entre 480 W et 395 W serait donc due aux frottements
    et résistances diverses. Ce qui est dans les ordres de grandeur que vont indiquez.
    L’article (signé Jacques Bauert)indique qu’un nouveau produit dopant non répertorié dans la liste des produits interdits par l’agence mondiale antidopage , le S107, ferait le bonheur des coureurs
    de haut niveau pour atteindre, sans risque d’être démasquer, ces performances hors du commun.

  2. Erwan on

    Ces données sont très intéressantes !

    Je serais très curieux d’avoir le même graphique à partir du CLM de l’Alpes d’Huez (16ème étape du Tour de France 2004). En effet, dans un CLM, non seulement il n’y a pas de tactique (c’est à fond
    du début à la fin) mais en plus on ne peut pas se protéger de la résistance à l’air en roulant dans les roues (la résistance à l’air est donc plus constante).

    Toutefois, je pense qu’il est possible d’obtenir une approximation, comme vous l’avez fait avec des étapes du TDF 2010, à partir des chronos de 2004 (attention, le départ était donné du Bourg
    d’Oisan, donc sur le plat, c’est seulement après un peu plus d’un km de CLM que commence l’ascension), grâce au profil de la pente, une température d’environ 25°C, un asphalte qui rend plutôt bien,
    le poids des coureurs, de leur machine (6,8 Kg)…