Trail des Hospitaliers 1 novembre 2014

Voilà plus de 6 mois que je n’avais rien publiée sur ce blog… il faut dire que maintenant que je n’ai plus l’âme de compétiteur acharnée, j’ai moins de chose à raconter. Et puis cet été, je n’ai pas pris le temps de commenter le Tour de France…. j’ai savouré les vacances…

J’ai donc pris part à 3 courses à pied en 2014… Non rassurez-vous ce n’est pas la reprise de la compétition, mais juste l’envie de découvrir des sentiers et lieux nouveaux avec mes baskets tout en gardant la forme. Vous allez me dire qu’il y a des efforts moins violents pour garder la forme, ce n’est pas faux, mais de temps en temps, il faut se faire violence pour garder la forme. On ne peut pas se contenter uniquement de balade sans s’imposer un minimum d’intensité et d’effort critique. Quelques sessions d’efforts poussées à l’extrême permettent de stimuler toutes les grandes fonctions physiologiques…. et comme disait nos profs de bio, « la fonction crée l’organe ».

Après le Trail du Sancy 2014 qui fut une superbe découverte de sentier inconnu pour moi, et sous une météo extra, j’ai fait un 10 km à Mezel histoire de maintenir la pression et le trail des Hospitalier de Nant ce WE.

Pendant 2 jours à Nant, plusieurs courses se succèdent, j’ai choisi le 29 km avec 1350 m de dénivelé qui me correspond en termes de préparation. Je ne suis pas préparé pour courir 75 km en mode course. Je pourrais éventuellement faire ça en mode Rando sportive, mais j’y perdrai le « trip » de l’effort, la légèreté de la foulée, la vitesse et toutes ces sensations grisantes quand on court en pleine nature.

Quelques 500 traileurs femmes et hommes pour en découdre, un départ plutôt soft, et je me retrouve tout de suite dans le petit groupe de tête ou nous étions 5. Je m’aperçois vite que je ne suis pas le plus facile, mais qu’il y en a un parmi nous qui est en surrégime critique. Dès que la pente s’élève, nous ne sommes plus que 4, et 1 km plus loin je sens que si j’insiste je vais me faire exploser en plein vol, je me laisse donc décrocher pour rester sur mon tempo qui est déjà un peu trop haut. 500 mètres plus loin, un 3ème larron laissera partir le duo de tête. Nous terminons la 1ere montée qui est assez douce en comparaison de ce qui nous attend et que je ne connaissais pas. Au bout de 28′ de course je suis donc 4ème, pointé à 1′ de la tête et 20″ du 3ème qui me semble courir sur mon allure.

Les km défilent et je ne parviens pas à recoller, je me rapproche, et je ne suis pas presser de prendre la tête de mon petit groupe de 2. Mais mon outsider va rater une balise et perdre une vingtaine de seconde, et je me retrouve 3ème. Un peu plus loin, c’est moi qui dois marquer un temps d’arrêt pour ne pas rater la balise et finalement on se retrouve à 2 pour courir. Je reste devant, je chasse les balises et ce n’est pas facile du tout. Je dois regarder ou je mets les pieds, car les petits cailloux poussent bien sur ces hauts plateaux du Larzac, et en plus il faut lever la tête pour ne pas rater les rubalise accroché ici ou là sur des buissons. Il n’y a pas de sentier, nous courrons dans la pampa et la visibilité est limitée par les haies naturelles et les buissons.

Au ravitaillement, mon outsider parti avec un seul petit bidon, s’arrête prendre de l’eau… moi je continue, je suis parti avec 2 bidons de 600 ml… certes plus lourd, mais pas besoin de faire le plein. Je me retrouve seul en 3ème position avec 20 secondes sur mon double qui me suit. Encore une fois je dois chercher une balise, et mon double me rejoint, nous repartons tous les deux, j’ouvre les sentiers dans les descentes techniques. On se régale, le paysage est magnifique, je tente quelques regards furtifs, mais il faut garder un œil au sol… si ça continue je vais me mettre à loucher LOL !! Au km 18 après 1h30 de course nous sommes pointés à 6 minutes. (Les 2 échappées sont largement au-dessus de nous.

Le vainqueur va battre le record de 8 minutes. Mon temps de 2h45 m’aurait classé 2ème sur le 4 éditions précédentes, mais très près du vainqueur. Mais hier, je termine à 15 minutes. Je n’étais pas venu chercher un bouquet, mais je m’attendais à me retrouver aux avant-postes sur cette épreuve ou le niveau est plus modeste que sur le Trail du Sancy.

Nous abordons d’après le coureur qui m’accompagne la partie la plus dur du parcours. Il nous reste un km de plaine avant d’aborder des sentiers étroits, en dévers avec des cailloux et des racines. Dès les 1ere pentes, je tente un petit coup de bluff, j’accélère un peu, et je prends un peu le large, mais je ne suis pas frais du tout. Je me décide à embrayer le plus fort possible pour ne plus être en point de mire. Je sais que sur ces sentiers, si je prends 30″ je ne serais plus visible et mon concurrent direct va devoir courir en aveugle, laissant le doute s’installer. Je me dépouille dans les pentes les plus hards du parcours, il y avait même une corde pour grimper à la fin d’une ascension tellement la pente était raide. J’arrive en haut au taquet, je relance, je passe au ravitaillement sans m’arrêter, il faut que je fasse le trou…. argh c’est dure. Je me retrouve sur des sentiers ultra technique avec des blocs de rocher à franchir et une visibilité très limité, je suis au fond d’un petit ravin qui empreinte en ancien sentier à en juger les murets qui jalonnent ce sentier infernal. Je sors enfin du bois… et on m’annonce la dernière cote…argh…. encore une !!!!

J’ai 1’13 » d’avance sur mon poursuivant….  au km 22… A l’arrivée j’aurais pu maintenir 50″. Mais le 5ème qui était pointé à 3’43 » au 22ème km termine finalement à 1’46″… j’ai eu chaud….

Je suis obligé de lever le pied, je ne vois plus mon concurrent direct et je dois revenir sur une allure plus modeste si je ne veux pas exploser. La dernière ascension sera très dure, je suis vraiment vidé, la fringale me guette, j’ai vidé mes réserves de flotte. Il me reste 4 ou 5 km, pas plus. Une fois en haut de ce raidards ou il était impossible de trottiner, j’aborde un long faux plat sur lequel je ne parviens plus à relancer. Mais il est où ce Roc Nantais qui marque le début de la descente finale ? Ce faux plat dans les bois est interminable, pourvu que je puisse tenir ce rythme-là jusqu’à la descente.

Au bout de 2h30 j’entends enfin le micro du speaker dans la vallée et je sors du bois pour aborder un nouveau sentier qui descend. ENFIN… j’étais à 2 doigts de marcher, mais maintenant que ça descend je parviens à courir. Mais la descente est quand même très technique, je ne suis plus lucide du tout et je ma casse la margoulette 2 fois en 50 mètres, heureusement sans bobo, j’ai juste mi les mains par terre dans les feuilles mortes. Le sentier devient moins technique et j’aperçois enfin le village. OUF… je termine la descente sans casse, et je remonte la dernière rue avant l’arrivée. Le speaker me voyant arriver remarque l’état déconfit dans lequel je suis… mais le sourire est là, je me suis régalé malgré tout. Le Trail est vraiment une discipline ludique dans un décor de carte postale. Mais il faut plutôt revenir en mode promenade pour apprécier le paysage et la nature à sa juste valeur. En courant nous ressentons la rudesse de ses pentes, de ces cailloux et de ces buissons qui s’accrochent sur des pentes ou l’on tient à peine debout. Courir en Trail c’est une autre façon se ressentir l’environnement, comme si nous étions aveugle, et que nous mettions en jeu nos autres sens, ceux de l’effort.

Bon après cette longue saison sportive de moins de 2 mois avec 3 courses pédestre, j’attend la neige pour chausser les ski de fond… et je prépare aussi les stage Velo2max.

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