Le Tour vue sous l’oeil du coach

Lors de la 1ere étape, nous disposons de la puissance de Jan  Ghyselinck  de l’équipe Cofidis. Il termine à 31″ sur le prologue en 7’44 ». Ce garçon de 74 kilos à développe 453 watt**. Cette étape comporte peu de dénivelé positif, mais tout de même quelques mètres (6 ou 7), mais surtout quelques belles relances sur des tours de rond point. Ce jeune coureur à rouler à 49 de moyenne là ou Cancellara à rouler à 53 km/h.  Quelle puissance à du utiliser Cancellara pour rouler à 53 km/h avec ses 80 kilos?

Je vous donne une estimation : entre 580 et 600 watts pendant 7 minutes et 13 secondes. Pas mal. Ça vous laisse réveur. Soit un VO2max de 90  à 97 ml/min/kg. On est dans la limite du raisonnable. Disons que pour une 1ere étape sans pré fatigue, il n’y a pas de quoi hurler au scandale… mais je rappel qu’avant l’ère de l’EPO (1989) des athlètes à plus de 90 de Vo2max cela n’existait pas,  ou alors avec transfusion sanguine (processus apparue dans les années 70). Dans l’ère 70-80 j’ai lu quelques fois que Lemond et Hinault flirtait avec les 90 de VO2max)

On notera que la puissance de Cancellara est équivalente à celle d’un Miguel Indurain qui pesait à peu près le même poids, mais on doit se rendre à l’évidence, le poids et la puissance ne sont pas les seuls facteurs qui permettent de grimper des cols. Indurain est un parfait exemple du coureurs qui avec ces 79 kilos passait la haute montagne, et il était même capable de faire péter les grimpeurs.

** soit 428 watt en puissance étalon 70 kilo. Je précise aussi, que sur terrain roulant, les puissances ne sont jamais aussi forte qu’en cote. Sur un CLM en cote de 7′ les coureurs pourraient développer 20 à 40 watt supplémentaire.

Quant à Peter Sagan, son étape victorieuse devant Cancelarra est intéressante. En effet il a développer 493 watt pendant 2’20 » en restant dans la roue de Cancellera qui à rouler à ce moment à 37.58 km/h de moyenne avec un dénivelé de 47 m sur 1.47 km. On peut donc estimer la puissance de Cancellara le nez dans le vent à 580 590 watt pendant ces 2’21 »

L’autre fait intéressant de cette étape en analysant la puissance de Sagan, c’est que sur l’ensemble de l’étape, on observe une puissance brute de 206 seulement, ce qui est très modeste si on parle en puissance brute moyenne. La dépense énergétique (le travail exprimé en joule) est de 3700, ce qui reste une valeur de travail modeste aussi à ce niveau là. Il me parait possible pour des cyclistes très entrainés de sortir des puissances proches de leur PMA dans un final dans ces conditions.

La seule chose qui échappe à l’analyse, c’est l’intensité dans les 20 dernières minutes de courses, car se sont celles là qui vont le plus conditionner la capacité à produire une intensité qui flirte avec la PMA. Si l’intensité est autour du seuil pendant 20 minutes, vous ne pouvez que rarement espérer produire 2 ou 3 minutes à PMA. Et d’ailleurs, la plupart des coureurs du tour sont capable de produire 7 watt par kilo pendant 2′, mais pourtant on en a vu que 2 ou 3 sortir dans le final, cela permet de se rendre compte de l’effort qui précède le rusch final. les 15 derniers km devaient être très intense et les écart à l’arrivée en atteste.

Si un cyclo du dimanche met ça avant que la mode soit lancée, il passera pour un personnage un peu bizarre, mais si c’est Wiggins, alors là, génial on applaudira des 2 mains et des pieds… !!!

Enfin, je commente un effet de mode qui fait sont apparition cette année. Ce sont les casques horribles qu’on voit sur certains coureurs de l’équipe Sky ou encore de chez Radobank. Cela me fait bien sourire, car depuis des décennies, les pros sont équipés par les par des lunettes, des casques, des socquettes au look futuriste… mais en fait, il s’agit juste de concevoir une nouvelle vague de standart esthétique pour vendre plein de casques. C’est ce qu’on appel l’obsolescence programmée. Comme on ne peut pas produire des casques fragiles qui se cassent rapidement pour des raisons de sécurité, on invente de nouveau style histoire d’inciter les cyclistes à changer leur casques qui devient obsolète. Non pas qu’il ne protège plus, mais il est moins tendance. Cette dérive marketing illustre la débilité de notre système économique. Et les pros sont devenus de accessoirement (uniquement ???) des panneaux publicitaires sur lesquelles s’appuie les marques pour faire vendre ces nouveaux casques hideux.

L’obsolescence programmée des produits est un concept qui remonte aux années 30 juste après la crise de 1929. Un économiste (débile) suggérait de mettre une date limite sur tous les objets et une amende si on gardait notre machine a laver au delà de la date limite. Penser donc, jamais une telle loi pouvaient être accepté par le peuple. Alors les industriels, soutenus par les cartels bancaires décidèrent d’inventer l’obsolescence programmée. On produira des objets fragiles, et on inventera la mode, on changera l’esthétique pour créer une obsolescence programmée et un désir d’achat…. ha ha ha…. ils devaient se taper sur les cuisses ces richissimes tenant du principe de l’économie de croissance et du capital.

Les groupes shimano et campa étaient capable depuis longtemps de produire du 10 ou 11 vitesses, mais ils ont procéder au compte goutte, histoire de faire durer le principe d’obselence. Et le pire, c’est qu’en plus de nous imposer de nouveaux standart, la durabilité des mécanismes à diminuer.  Il existe des systèmes de transmission de vitesse garantie à vie, c’est le Rohloff, un moyeu avec des pignons intégrés, inusables, au rendement meilleur que la chaine et à l’entretien simple. Mais non, shimano et campa préfère inventer l’électrique, fausse évolution technologique, car d’un point de vue mécanique on sait déjà faire un mécanisme aussi précis, durable, sans entretien, sans batterie….

Tous cela n’a pas de sens, il y a en amont des règles économiques bancales vous ne croyez pas ?

Quand je vous dit qu’on nous prend pour des pigeons, des moutons, de la…. non j’ose pas… mais parfois je me demande…

 

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3 replies on “Le Tour vue sous l’oeil du coach”

  1. philippe Bongibault on

    Après le CLM de ce lundi et l’affire de ce mardi le coach va avoir des quoi commenter, ce que j’attends avec impatience.

    • admin on

      Bonjour Philippe.

      Alors, j’étais en vacances, je n’ai pas tout suivi de très près cette semaine là. Mais concernant l’affaire Di Grégorio…. hum… j’ai lu qu’il aurait été trouvé avec un kit de perfusion de glucose… ce qui est interdit… mais pour le glucose pas de quoi en faire un fromage… par contre il est clair que ce matériel peut servir à transfuser autre choses qu’une solution glucosé.

      J’ai vu ce coureur lorsqu’il était junior en 2003 survolé le WE du champsaur, une course nationale Junior. Il avait réalisé un temps autour de 37′ dans la montée d’Orcières Merlettes (5 km faux plat + 10 de montée). C’était déjà du très très lourd. Le coureur avait des watts, mais visiblement sa marge de progression n’a pas été celle attendue par bien des journalistes.

      Il n’y a que Jean René Godard et ses comparses pour imaginer que le dopage n’existe presque plus. Il existe encore, mais à sensiblement reculé par rapport aux années folles (90 – 2000).

      Enfin, je suis à peu près certains que des coureurs jouent la gagne sur des étapes et le top 10 au général sans se doper. Quand je vois JC Peraut ou Julien Pinot j’ai confiance, ce sont des coureurs qui travaillent avec des entraîneurs solide (Mickael Bouget et Julien Pinot, jeune padawan de Fred Grappe). Les tricheurs ne sont pas toujours les plus forts

  2. Stef Toupenet on

    Excellent, je ne connaissais pas ce site, j’adore, les sujets et la façon de les traiter.
    Tu peux dire Merci à Lolo Charbonnier, c’est grâce à sa page sur Facebook que j’ai trouvé ton site
    Bonne continuation, je vais suivre les articles.

    Stef

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