Courir un niveau au dessus pour faire du rythme : le mythe

velo2mag8 C’est une chose que je constate depuis quelques années, et j’en suis de plus en plus convaincu. J’ai entendu des centaines fois des cyclistes
qui voulaient faire du rythme ou prendre de la caisse sur des courses d’un niveau au dessus de leur catégorie.

Alors certe, si vous avez un niveau 3ème catégorie et que vous courrez avec les 1ere catégorie, cela va rouler beaucoup plus vite… mais allez vous faire plus d’effort pour autant ? La réponse est NON, clairement non. Si vous avez un niveau de 3ème catégorie capable de développer en course 280 watt de puissance normalisée en 3ème catégorie, et bien vous aurez beau courir en avec les 1ere et 2ème catégorie, vous ne ferez pas mieux que vos 280 watt disponible dans les jambes, et au mieux vous terminez dans le peloton sans avoir pris un seul courant d’air.

Alors certes, vous aurez l’impression d’être toujours à fond, mais vous resterez planquer dans les roues comme je l’ai fait ce WE sur le Grand Prix de St Etienne ou je n’ai fait que subir un niveau élite sans pouvoir mettre le nez dans le vent.

Cela fait depuis 2009 que je me suis remi au vélo avec plus d’assiduité en laissant la course à pied, le duathlon de coté. Et j’ai donc regravi les échelons de la 3ème caté à la 1ère. Et ce que je constate, c’est que ce soit en 3ème, 2ème, 1ere ou élite, je ne produis pas plus de watt quelque soit la catégorie de la course. La seule différence, c’est qu’en 3 je peux faire la course du début à la fin, qu’en 2 je peux faire la course, qu’en 1ere je peux de temps en temps faire la course, mais qu’en élite je ne peux pas jouer une seule fois devant. Mais au final, mes pics de puissance maxi, mes puissances normalisées, brutes, pédalantes se valent qu’elle que soit la catégorie dans laquelle je courre. ETONNANT NON… Finalement c’est normal, le fait de prendre le
départ d’une course d’un niveau supérieur ne modifie pas mon niveau, cela modifie juste la sensation de pouvoir ou non être acteur de la course.

Voici quelques exemples de puissances record ces dernières années : 

En 3 : 1h39″ de course 329 watt de puissance moyenne normalisée

En 2 : 2h15 de course à 333 watt de puissance moyenne normalisée

En 1.2.3 : 3h10 de course à 323 watt de puissance moyenne normalisée

En Elite : 2h40″ de course à 296 watt de puissance moyenne normalisé (condition physique pas à 100 %)

Et le ponpon, c’est une cyclosportive ou je termine 2ème à 310 watt normalisée sur 3h30 en 2006

En gros, mes meilleures puissances en course sur 2h peuvent attendre 330 watt, et 310 320 sur 3 h, et cela quelque soit le niveau de la course. Le résultat change en revanche, la perception mentale de la course change car en elite on ressent une impuissance qui devient une euphorie en 3ème catégorie.

Est ce qu’on progresse en courant en élite au lieu de courir en 2ème catégorie….?? franchement, je n’en suis pas sur du tout. Si vous courrez en élite, vous améliorer votre expérience de ce type de course, vous mettez votre physique à rude épreuve pour tenir la distance, mais vous n’améliorez pas votre sens tactique et votre punch final. A l’inverse en courant à son niveau, on affine sa maitrise tactique, on est soumi plus souvent à des situation d’acteur de la gagne.

Allez pour simplifier, si vous avec un niveau 2 et que vous courrez en élite vous améliorer votre capacité à tenir des durée de course plus longue avec un risque de se cramer aussi… car rouler 2h30 à bloc c’est bien moins épuisant que de faire 3h30″ sur le fil de rasoir. Si vous courrez en 2, vous améliorer vos capacité d’acteur de la course, ce qui pour le moral n’est pas désagréable.

PS :

Les puissances décrites correspondent à celle un coureur de 69 kilo… si vous pesez 60 kilos… n’essayez de faire des comparaison… idem si vous en faites 80.

Lexique : Puissance normalisée

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