Sujet entrainement : 5 années de Powertaping

logo_PT2008_simpl_big.jpgVoilà, cela fait 4 ans que je roule
presque tous le temps avec le capteur de Puissance, à l’entrainement, comme en course. Prédator parle de mon arme secrète parfois dans ces articles déjantés, mais il n’a pas tord, cet outil est
le nec plus ultra pour maitriser ses performances, se connaitre, anticiper son état de forme etc….

 

Aujourd’hui, j’ai approfondi une analyse sur 5 années me concernant, et oh surprise, il y a quelque chose qui m’avais échappée.

 

Je m’explique :

En 5 ans j’ai observé que j’étais capable en court de saison de faire varier mon niveau de puissance dans plusieurs type d’effort :

  • Puissance maxi sur 5 secondes de 1000 watt au pire de la saison à 1200 watt au meilleur de la forme
  • Puissance anaérobie lactique de 700 watt à 850 watt sur 30″ entre le début de saison et mon meilleur pic
  • PMA de 380 en décembre à 450 en été
  • Endurance limite : 250 watt maxi sur 3 heures d’effort marathon à 300 watt maintenue sur 3 heures au meilleur de ma forme
  • etc… 

En résumé, chaque type d’effort peut varier de 15 à 20 %, sauf une catégorie d’effort qui dans mon profil de puissance me limite depuis toujours et contre lequel je n’ai jamais rien pu faire.

Il y a un os, un gros os, ma puissance qu’on appel seuil ne bouge presque pas. Au pire de l’hiver je parviens encore à tenir 330 watt, alors qu’on pic de forme je dépasse péniblement 350 watt.

 

Ma puissance sur des efforts maximale de 20 minutes varie très peu en cours de saison (moins de 10%) alors que ma PMA peut varier de 20 %, ou encore ma puissance maxi sur 3 heures qui
peut aussi passer de 250 à 300 watt (20 %).

profil_endurance.gif

Explication : j’en ai pas, la littérature médico sportive, ou des entraineurs est totalement vierge sur cette résistance à la progression sur une portion précice du profil de
puissance. La raison est peut être d’ordre génétique… c’est toujours ce qu’on dit quand on ne sait pas…

A mon avis, la puissance maximale sur des efforts de 10 à 30 minutes dépend énormément du VO2max, bien plus que des performances sur 3 à 10 minutes ou la capacité anaérobie pèse très lourd dans
la production énergétique.

Sur des efforts maximaux de plus de 10 minutes, l’organisme doit faire face à une dépense énergétique importante certes, mais aussi à une gestion des déchets métabolique, une augmentation de la
température corporelle, et cela demande beaucoup d’énergie, et si vous n’avez plus la capacité d’absorber plus d’oxygène, et bien vous restez en rade. D’ailleurs, il est étonnant de constater que
le VO2max varie peu chez des sportifs très entrainés, alors que leurs PMA varie beaucoup plus.

Je pense que sur des efforts de moins de 10 minutes, l’organisme tolère l’augmentation des déchets métaboliques, l’augmentation de température, il continue de tourner à plein régime sans se
soucier des effets collatéraux de l’effort. Il arrive un moment ou la situation ne peut plus durer. La capacité anaérobie est épuisé, la tolérance aux déchets métaboliques et la température
corporelle doivent être controlée. Une partie de la consommation d’oxygène qui servait en grande partie à alimenter les muscles en action va servir à transporter les déchets, les recycler, à
mettre en route la clim pour controler la température corporelle.

D’ailleurs on sait depuis les travaux de Véronique Billat sur le 10000 m en course à pied, que les athlètes sont à leur VO2max lors des 10 à 12 dernières minutes du 10000m alors que le
vitesse de course est bien inférieure à leur vitesse à VO2max mesurée en laboratoire sur test court.
Il se passe bien quelque chose sur un effort continu intense supérieur à 10 minutes
qui peut expliquer cette difficulté à progresser sur les efforts de 10 à 30 minutes.

 

A l’inverse, pour améliorer la PMA, il est possible que l’amélioration ne dépende pas que du VO2max, de la même manière, l’amélioration de votre endurance en course passe par des adaptations de
vos filières énergétique (lipolyse, glucolyse, néoglucogénèse). Bref, certain facteurs limitant sont plus entrainable que d’autres. On le sait depuis longtemps déjà. La force s’améliore plus que
le VO2max, la capacité à faire des épreuves longue distance s’améliore plus que le VO2max…

 

J’en suis là de ma théorie sur cette constatation qui je pense se reproduit chez beaucoup d’athlète.

 

Clin d’oeil : Romain Bardet cet après midi termine 15ème de l’étape du Tour de l’Ain arrivant en haut du Grand Colombier. Merveilleux, il est dans les temps de Pierre Rolland,
Jean Christophe Peraud qui furent les meilleurs Français sur le Tour. Certes, il ne sont probablement pas aussi fringuant que sur le Tour, mais tout de même, le cyclisme à changé cette année,
l’écart qui sépare l’élite amateur de l’élite pro n’est plus si grand. Je trouve cela encourageant pour nos espoirs qui aimeraient tant croire encore un peu dans un avenir sportif. A la fin des
années 90 lorsque j’étais espoir ce n’était franchement pas la peine d’y penser, même en amateur on croisait des extra terrestes. Ce qui fut confirmé par la mise en place du suivi médical
longitudinal en 1999 avec 40 % des coureurs Elites 2 qui présentaient des troubles biologique important (notament ferritine comprise entre 300 et 1000 ng/ml qui va de paire avec l’EPO par
exemple). En 2011, il y a vraiment une différence énorme avec le cyclisme de la fin du siècle dernier. Bon, je crois qu’il y a encore de grosses chaudières, mais franchement, je reste persuadé
qu’on peut être pro et se faire plaisir sans passer du coté obscur de la force.

 

Classement de la 4e étape :
1 * PINOT Thibaut FDJ FRA les 134.8 km en 03h45’17 » (moy. 35.9 km/h) 10 »
2 MONCOUTIE David COF FRA 03h45’20 » 03 » 6 »
3 KOENIG Leopold APP CZE 03h46’21 » 01’04 » 4 »
4 ATAPUMA HURTADO Darwin CEP COL 03h46’21 »  »
5 POELS Wouter VCD NED 03h46’25 » 01’08 »
6 MEDEREL Maxime AUB FRA 03h46’30 » 01’13 »
7 CHALAPUD GOMEZ Robinson Eduardo CEP COL 03h46’31 » 01’14 »
8 TAARAMAE Rein COF EST 03h48’07 » 02’50 »
9 GADRET John ALM FRA 03h48’57 » 03’40 »
10 PAEZ LEON Hector Leonardo CEP COL 03h48’58 » 03’41 »
11 * BARGUIL Warren FRA FRA 03h49’13 » 03’56 »
12 ROLLAND Pierre EUC FRA 03h49’13 »  »
13 KANGERT Tanel AST EST 03h49’16 » 03’59 »
14 PERAUD Jean-Christophe ALM FRA 03h49’19 » 04’02 »
15 * BARDET Romain FRA FRA 03h49’22 » 04’05 »
16 * DAMUSEAU Thomas SKS FRA 03h49’32 » 04’15 »
17 BONNAFOND Guillaume ALM FRA 03h50’02 » 04’45 »
18 COPPEL Jérôme SAU FRA 03h50’17 » 05’00 »
19 BAGOT Yoann COF FRA 03h51’22 » 06’05 »
20 LE CORRE Florian RLM FRA 03h51’34 » 06’17 »

Comments are closed.