La puissance de notre leader de poche

http://www.vcca.fr/images/stories/photos/route/2011/sostranien/IMG_0282.JPGQui est le leader de poche du VCCA ? Il y a cette année 3 leaders qui se partagent les victoires, mais l’un d’eux évolue au club depuis 5 ans déjà et il a participer à tous les
stages que j’ai organisé, je l’ai vue évolué pendant ces 5 années. C’est Boris Orlhac (55 kilos), qu’on surnomme aussi Borio ou Bobo.

 

Nous avions l’habitude de faire des tests dans la montée de Corent. La première fois que Boris y viendra, il était junior 2 et cela se passait en décembre 2008. Nous sommes une
quizaine au départ de ce test CLM en cote.

Bon les gars, le record c’est 5’50 ».

Nous voilà parti, au bout d’une borne, on est tous la bouche grande ouverte à se déhancher pour ne pas ralentir, et hop un Boris se met en danseuse et s’en va…

Bilan : Boris 6’06 », le 2ème en 6’20, moi en 6’30… purée, c’est pas possible, s’exclame Kevin, t’était où l’année dernière en junior !!!

Effectivement, Boris avait du mal en course, il explosait souvent au bout d’une heure, il ne savait pas gérer ses forces, et roulait sur un vélo vraiment limite.

Quelques moi plus tard, Sébastien Fournet Fayard, vient faire le test, il réalise 5’28″…. bon, d’accord. Mais une semaine plus tard, on refait un test avec les juniors et espoirs du club, et
là Boris nous sort 5’32″… MDR, mon record est tombé !!!!!

La PMA de Boris avoisine les 400 watt pour 55 kilo, un rapport poid puissance exceptionnel. Mais il y a une ombre au tableau, car sur une montée longue de 20 à 30′, la puissance
de Boris chute énormément, et là ou Boris me mettait 10 à 20″ sur une cote de 2 km, il en perd autant sur un petit col de 5 km.

C’est bien le profil d’endurance qui pose problème à notre petite perle, à cela s’ajoute de grosse lacune en tactique cycliste, des difficultés pour organiser son emploi du temps et s’entrainer
correctement.

 

Cette année, les choses ont changées et lors des tests avant les 1eres courses, Boris est capable de tenir 415 watt sur 5 minutes et 360 sur 15′. Alros qu’il ne tenait auparavant que 330 watt
sur 15′. Quand à sa PMA elle a progressée un tout petit peu, mais pas autant que son indice d’endurance.

Il est généralement très dure de modifier le profil d’endurance, mais cela fut possible chez Boris car son entrainement était très insuffisant. Sans compter qu’il venait de la course à pied et
étais habitué à des cross court au départ ultra rapide. Ce qui n’a rien à voir avec des courses de vélo d’un point de vue énergétique. Bref, il aura fallu 3 ans d’efforts pour que cela évolue.
Cette année, il est coacher par mon copain Aurélien Poyet dans le cadre de l’équipe d’auvergne espoir. Boris à donc enchainer un hiver avec des course à pied et trail, ce qui lui a permit d’avoir
un très bon VO2max dès le mois de janvier. Par la suite, Aurélien lui à placé de grosses charges d’entrainement, pas forcément intense, du moins sans prévoir un entrainement spécifique pour
développer une PMA déjà très haute. La seconde option, était de le faire courir très souvent, pour qu’il acquière de l’expérience tactique, chose qui lui fait défaut. Bien sur l’entrainement
reste soft en semaine en ayant des courses tous les WE.

Pour avoir roulé souvent avec Boris, j’ai rapidement vue à quel point il avait progressé, pas seulement en terme de puissance sur des efforts intenses, mais surtout parce qu’il semble increvable,
il récupère très vite et les sorties de 150 km ne semble pas l’émousser. Quand on lui dit, boris tu va faire 5 heures aujourd’hui, il en fait 6. Tu feras quelques efforts de 2′ en cotes, il en
fera le double… bref, toujours plus, et je ne le vois pas se fatiguer. Bref, il est passé d’un physique de coureur à pied à celui de cycliste. Le coureur à pied fait des charges d’entrainement
assez basse, sans quoi il se blesse, le cycliste, se blesse rarement et peu récupérer plus vite car les muscles sont moins détruit après une course.

Autre point fort : un sens de l’effort, une attirance pour la souffrance de l’effort presque trop. J’ai vu Boris terminé un entrainement du stage d’orcière merlette en junior
complétement cuit, au point de s’allonger pendant 1 heure sur la moquette de la chambre (le lit superposé était trop haut). Il est resté là pendant une heure  avant de se relever pour aller
à la douche. Entre temps, on lui a donnée un peu de boisson énergétique car la fringale était déjà bien installé, et on lui a surélevé les jambes. Le lendemain, il était content de lui, et il
trottait comme un lapin

 

De mon coté, j’ai drivé Armand Geneix. L’entrainement est très différent, puisqu’avec Armand, les charges d’entrainements sont très en dessous de celle de Boris (30 à 40%). Par
contre les entrainements sont plus techniques et intensifs. Au final, le résultat sur le terrain est du même ordre puisque ces 2 coureurs ont gagné plusieurs courses depuis le début de saison.

Par exemple, Boris doit avoir plus 10000 km dans le jambes actuellement, alors qu’Armand doit avoir autour de 7000. Au niveau des courses Armand à aussi un peu moins courru que Boris.

Un autre poulain que j’ai drivé, c’est Alexandre Join. Il faut savoir qu’Alex à commencé le vélo en minime et que ses débuts était très très dure, il était laché quasi
instantanément du peloton et avait une surchage pondérale. En cadet, les choses on commencé à changé, Alex s’est affiné, il a grandi tout en continuant le vélo et les courses. Par la suite, des
places sont arrivés de temps en temps, mais cela restait en dessous de ce qu’il arrive à faire maintenant. Alex à découvert ce que c’était que l’entrainement depuis 1 an. Bref, plus question de
roulotter, de rester dans les roues à l’entrainement. Il faut intégrer des efforts intenses, prendre du vent, et bien calibrer les phases d’entrainement et de récupe. Les résultats sont aussi
spectaculaire, il ne manque qu’une victoire pour concrétisé ces progrès.

 

Alors bien sur, c’est bien joli tout ça, mais il arrive parfois qu’on ne parvient pas à faire progresser un coureur. Il y a une part qui nous échappe qui se trouve dans les
méandres de la psychologie et du patrimoine génétique, car s’il y a 2 dimensions très dure à cerner et à faire progresser, se sont bien le mental et le patrimoine génétique.

Ce n’est pas impossible de jouer sur ces 2 dimensions, par exemple, on sait qu’il se produit des activations génétiques via l’entrainement et même l’alimentation, mais cela peut prendre des
milliers d’heures d’efforts pendant des années. De même que le mental peut évoluer au fil des saisons, des expériences de la vie, mais ces aspects là sont bien moins maitrisables que la PMA,
l’endurance, la force, l’explosivité, la récupération.

2 replies on “La puissance de notre leader de poche”

  1. laumi on

    bonjour

    Sacré performance de Boris qui vient encore de remporter une course (prix d’Avermes); 3 places en top 6 pour les coureurs cités dans l’article. Vous avez une très belle équipe au VC Cournon et une
    sacrée ambiance ! Bonne fin de saison à vous tous

  2. Et une de plus pour Boris aujourd’hui… On ne l’arrêtera plus… et tant mieux !