La cadence de Lance Armstrong

Voici une analyse des
cadences de Lance Armstrong en 2001.

J’ai retrouvé une vidéo de 6′ à voir si dessous sur laquelle il est facile de mesurer les cadences de pédalages des coureurs et notament Lance Armstrong dont on raconte qu’il monte les cols à 100
tr/m et Jan Ullrich dont on dit qu’il monte en force.

Regarder bien cette vidéo et munnissez vous d’un petit chronomètre pour compter le nombre de tour de pédale. Cela est assez facile. Vous déclencher le chrono quand le pied droite ou gauche est en
bas, puis vous compter 1, lorsque le pied revient en bas…. ne pas compter 1 en déclenchant le chrono car cela fausse la mesure.

Résultat :

Début de l’Alpe d’Huez : Lance pédale à 75 tr/min dans la roue de son coéquipier qui l’emmène à bloc, Sincerement je trouve qu’il arrache le braquet en danseuse par rapport à Jan Ullrich qui
reste derrière en restant assis sur la selle avec une cadence….. de tenez vous bien…. 86 tr/min. Sur le début de l’ascension Jan est le plus véloce…. étonnant !

Au moment ou il attaque Lance accélére surtout sa cadence et non le braquet, cela donne du 90 tr minute sur les première seconde pour retomber à 84 tr/min après une quinzaine de seconde. Ce qui
est tout à fait normal, lorsqu’on accélère la puissance on adopte naturellement une cadence plus rapide, ce qu’il est le seul à pouvoir faire ce jour là. Juste avant son attaque on voir
Vinokourov qui explose et qui ne pédale plus qu’a 60 tr/min.
Pendant ce temps Jan Ullrich limite la casse en restant assis sur sa selle avec une cadence de 75 tr/min, il coince aussi, mais moins que Vinokourov.

Quelques kilomètre plus loin, Lance ne pédale plus qu’a 77 tr/min et en danseuse, sa cadence redevient assez proche de celle de Jan Ullrich. Sur la fin de l’ascension à environ 1 km de l’arrivée,
on voit Lance Armstrong pédaler à 92 tr/min sur des pentes plus douces et à ce moment là il remet le grand plateau et sa cadence redescent autour de 85 tr/min.

Comme vous pouvez le voir on est loin des 100 tr/min annoncé ou des 120 annoncé par les commentateurs et journalistes euphoriques.

Mon analyse de ces cadences est la suivante :
Au début de la montée de l’Alpes d’Huez, Lance Armstrong fait monter le peloton très vite, il est très fort, le plus fort et de ce fait il n’a pas besoin d’adopter la cadence qui correspond à son
intensité maximale. Derrière lui, tous le monde est a fond et si vous regardez bien, la plupart des coureurs autour de lui pédalent aussi vite sinon plus pour suivre ce tempo. C’est évidemment ce
que nous ferions en voulant suivre un coureur plus fort qui attaque un col très fort. Puis Armstrong étant le plus fort…. il attaque au moment ou tous le monde commence à exploser et donc à
baisser d’intensité et de cadence. A ce moment, là, Lance est le seul à pouvoir accélérer sa cadence et donc sa puissance, alors que tous le monde perd de la puissance en perdant de la cadence.
Par la suite, Lance semble moins véloce car évidemment il ne peut pas tenir une allure d’attaque très longtemps et revient à des cadence de 75 80 tr/min qui restent un petit plus elevée que ces
poursuivants.
Ne vous y tromper pas, si Lance peut pédaler un peu plus vite au moment de son attaque, ce n’est pas parce qu’il est le plus véloce, mais parcequ’il est le plus frais et le plus fort. Il est
celui à qui il reste le plus de ressources énergétique et de force puissance dans les jambes pour supporter cette intensité. Car plus on effectue un effort intense et plus on doit adopter une
cadence rapide. On ne s’économise pas pédalant vite, bien au contraire, on brule ses cartouches, mais le but c’est aussi de savoir griller ses réserves le plus vite possible dans les moments
decisifs. Ce que les autres ne sont plus en mesure de faire dans cette ultime montée abordée avec quand même 6h de vélo dans les jambes.
En montagne… mi a part Bjarne Ris et Luc Leblanc, le coureur qui attaque et domine les autres pédale toujours un peu plus vite, car son niveau de fatigue lui permet encore d’adopter un mode de
pédalage peu économe mais diablement efficace en terme de puissance. Pédaler vite c’est un peu comme un moteur équipé d’un turbo… on roule vite, mais on brule le carburant très vite, et pour le
faire il faut en avoir les ressources physiques.
A méditer : Vous aurez beau vous entrainez à pédaler dans les cols à 90tr/min, si vous êtes cuit en fin de parcours vous en serez totalement
incapable. Le secret de Lance ne réside evidemment pas dans sa cadence, sensiblement plus rapide, mais dans sa capacité à arriver moins cuit dans le final pour pouvoir exploiter sa pleine
puissance et donc pédaler vite et fort.

Article publié par Quentin Leplat : Coach www.velo2max.com

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