Embrunman 2009

Tout d’abord, merci à me petite femme qui me supporte et avec qui je peux continuer de vivre ma passion sportive. Pour elle je sais que cela représente des sacrifices sur la vie de famille
pendant que je me fend la poire (euh les jambes) avec des copains aussi fous que moi.


Acte 1 : Arrivée sur le site :

Je vous raconte pas le voyage entre Issoire et Embrun ce mercredi 11 aout avec Séb et Greg, on n’a pas vu passé le voyage, on a parler de sport pendant 5 heures. Et surtout de cet embruman, de
nos ambitions, de nos craintes…. les 3 jours qui ont suivis avant la course étaient du même accabie… on se serait crus dans le sketch des inconnus, vous savez lui des « branleurs » qui ne
parle que de « gonzesse » et de « téquila-pastis-malibu »…. la pression montait d’heure en heure… Nous étions partagés entre l’excitation grandissante et le stress d’une telle épreuve. Jamais
dans ma vie une course m’avait autant occupé l’esprit. Le coté mythique de cette course est largement amplifié par les commentaires des spectateurs, des coureurs, mais aussi des organisateurs.
Bref, quand vous dites Embrun à un triathlète cela ressemble à Tour de France pour un Cyclard. Sauf que pour faire l’Embrunman on peut être amateur, vétérans, peu entrainer, le but c’est de
terminer une épreuve aux apparences démesurées.
La veille du triathlon nous faisons une dernières sorties vélo peinard histoire de reconnaitre le parcours pédestre du marathon, de débloquer les jambes et de tester le matériel…. si les
jambes répondent très bien, je casse ma chaine en arrivant au gite et ma chambre air est défectueuse. Heursement j’avais une chaine de rabe dans mon sac. Et puis je découvre que mon boitier de
pédalier est mort, il y a des point dure à chaque bille…. ca devait pas dater d’aujourd’hui et je préfère laisser cela dans l’état, ca craque bien un peu mais ca ne devrait pas me peter entre
les pieds.


Acte 2 : Le BIG DAY



La veille au soir, nous nous couchons vers 22 h 30 après un classique Thalassa
idéal pour rester zen…. Bon le sommeil n’était pas facile à trouver et il est difficile de penser à autre chose que ce triathlon….. on avait passé l’apm à préparer nos affaires, calculer
nos ravitaillements, confrontés nos tactiques et stratégies…
Lorsque le réveil sonne il est 4 heures du matin, nous avalons nos gatosports en 15′ et nous voilà dans la voiture, le ciel est dégagé. On distingue les montagnes et un bout de lune. Voilà qui
nous rassure on ne nagera pas trop longtemps dans le noir.
On arrive sans encombre sur place, on se prépare, le stress est bas, nous sommes content de nous retrouver là, et puis Fifinette est là pour nous encourager ainsi que d’autres membres de
Puissances 3. J’étais vraiment sur un nuage, rien que de pensé que nous étions 860 à nous élancer à 6 heure du matin pour 3.8 km de nage cela me rendait joyeux. Après un échauffement très
sommaire nous nous placons en 2ème ligne derrière les stars, mais pas assez sur les coté à mon gout, je me suis fait avoir par le portic de départ, j’aurais pu me placer à l’extérieur. Lors des
minutes qui précédent le speaker fait monter la pression, et il y a un publique de folies présent sur place, les applaudissement se font de plus en plus rapprochés, la pression monte, c’est
génial, un truc de fou, on se regarde avec Greg et Seb on est juste derrière Zamora….

La Natation

Tout d’un coup PAN c’est partie, on cours comme des débiles vers le plan d’eau aussi noir que de l’encre…. je me paye un arbitre qui ne s’est pas enlever à temps, perd quelques places dans la
cohue mais je rentre dans l’eau encore pas trop mal place, je plonge, je nage 2 coups, on me monte dessus une fois, 2 fois, 3 fois…. peu plus avancé, plus respirer…. argh…. truc de fous,
je stress un coup, me retourne, je me met sur le dos, je m’arrete et oriente les gars pour pas qu’ils me montent dessus… je laisse passer le gros du peloton et repart en brasse pendant 300 m
environ jusqu’a la 2ème boué. Le peloton est enfin moins compact, mais je suis à la rue, j’ai perdu un temps fou la dedans…. j’ai retrouvé mon calme et décide de nager loin de la masse à
l’extérieur. Je vais perdre pas mal de temps et ne réussirait pas à nager convenablement. Je sors en 1h10 certes deçu mais pas démoraliser, je sais que le vélo m’attend et que ca devrait bien
rigoler pour moi.


Le vélo

Après une transition rapide, enfin sans me mettre la pression, je pars en vélo, et comme prévu ca embraye, les jambes répondent immédiatement à l’appel du watt…. je rattrappe des grappes de
cyclistes et en 12 bornes de cote je reprend 7′ à mon petit Greg, je suis sur les bases prévues car je m’étais fait un tableau de marche pour 6h23′. Parfois je suis géné pour doubler alors je
me faufile entre 2 coureurs dans un trou de souris, ce qui ne manque d’irriter les triathlètes peu habituer à frotter d’aussi près (mille excuses, mais je me suis fait laminer en natation
moi!)
Au km 30 je retrouve la plaine, mais avec vent de face et quelques bosses pour agrémenter la jonction entre Embrun et Guillestre. Je double toujours les gars, je vois bien que je laisse sur
place les gars, mais devant ca doit aller encore plus vite.
Au passage près d’Embrun au bout de 40 km je remonte un faut plat avec des haies de spectateurs, je n’avais jamais connues une telle ferveur de la part du public…. j’en avais des frissons le
sourire jusqu’aux oreilles, je me disais, c’est dingue on se croirait sur le Tour, et les encouragement fusaient pour tous le monde avec sincérité et passion. Ce moment fut magique et j’ai
regretté de ne pas avoir de caméra embarqué pour garder ces images.
Au pied du col d’Izoard j’ai 2 minutes d’avances sur mon tableau de marche, tout va bien, je fait une montée au train, m’arretant remplir mes bidons et remettre de la boisson énergétique car
j’avais préparer des sachets de poudre pour refaire ma boisson. Dans la descente, la route et dégagé et je roule sans prendre de risque mais en configuration course et reprend 1minute sur un
groupes de 4 ou 5 gars qu’on avait annoncé au sommet, les gars draft un peu à mon gout, mais bon, je ferais pareil à leur place. Je les enrhumes quand même dans les courbes…. trop bon…
Puis à la sortie de Briancons au bout de 115 km je sais que je suis environ 26ème et que devant c’est loin, très loin car je me suis déjà pris 22′ dans les carreaux dans la flotte. Je vais donc
rouler un peu en aveugle jusqu’au pied du Chalvet, c’est sur cette portion que je perd le plus de temps car de nouveau vent de face, seul sans repères ni pseudo abris je vais temposirer un peu
et je perd finalement les 7′ d’avance que j’avais sur mon tableau de marche.
Au pied de la dernière cote, le Chalvet, je retrouve des supporters qui me connaissent et m’encourage, ca fait drolement plaisir d’entendre les gens nous encourager comme ça. Il y a notamement
le papa de Nicolas Crozat que je reconnait avec son épouse. L’air de rien ces encouragements personnalisés me remettent le baume au coeur et j’enfile le chalvet sans un pet de jeu….et me
voilà déjà dans le parc à vélos… purée, y a pas beaucoup de vélo dans le parc, j’ai remonté tant que ça…. je suis 21ème….

Puissance moyenne brute : 237 watt
Puissance moyenne pédalante : 264 watt
Puissance normalisé (continue) : 264 watt
KCAL 5450



Le marathon

Je fait une transition assez moyenne car je prend le temps de faire une pose popo (j’en ferais 3 dans le marathons). Allez c’est partie pour 42 bornes, je suis 23èmeen sortant du parc car
j’avais doublé 2 coureurs dans le chalvet qui m’ont redoublé à la transition… dès le début je sent que les jambes répondent très bien, et au bout de 10 bornes je suis sur des bases de 3h10…
oulala… pas possible ca, je vais faire un carton, mais au alentour du km 15 je ne sais pas ce qui s’est passé, mais j’ai commencé à serrer le moteur, je suis brutalement passé de 13km/h à
11… c’est comme si il y avait grève dans les usines à énergie musuclaire…. je me sentais pas en fringale, mes jambes n’étaient pas fracassés, mais mon organisme venait d’attendre ces
limites sur ce tempo, cela faisant près de 9 h que je tirais dessus et visiblement je n’avais pas les 11h dans les jambes. Sans me livrer à un cours de physio mon hypothèse est que l’organisme
est un faignant qui adapte sa combustion énergétique en fonction de ce qu’il a l’habitude faire. Bref c’est comme si dans une usine on réduisait la cadence faute d’employé disponible au heures
creuses…. y a toujours du taf, mais personnes pour le faires lol ! Y a trop de commande l’usine n’arrive pas à suivre le rythme, il faut revoir tout ça et embauché des enzymes pour les heures
creuses !
Bon malgré tout j’arrive toujours à courir, c’est le plus important et quand je termine mon 1er tour de 21 km je vois déjà le publique massé en nombre pour nous encourager, il y a vraiment du
monde, jamais je n’ai fait une course avec autant de monde sur les cotés. Certains prennent le temps de chercher nos prénoms sur la liste des engagés pour nous envoyés des encouragement
personnalisé. Et parfois des VTTistes nous accompagnent et nous encourage.
Je ferais mon 2ème tour sans m’affoler, je sais que je vais finir, je compte les km et les derniers km me procurent une émotion étrange, la gorge se serre, les larmes en arrivent presque aux
yeux, la joie se mélange avec la fatigue, toute les émotions de la journée se bousculent, la fatigue aidant je me sens dans un état second, lucide, bref je savoure ces moments exceptionnels,
les 200 derniers mettres sur le tapis bleu avec le speaker attentionné qui annonce chaque arrivant, les applaudissements de la tribune créer une ambiance particulière. C’est donc ca un
Ironman…. c’est magique….


Je termine en 11h22 pour …. tenez vous bien, le 3ème triathlon de ma
vie…. si si  c’est presque une première. Et le tout à la 23ème place. Finalement c’est pas si dure un ironman, j’ai connu bien pire souffrance dans ma vie, de sportif mais rarement
autant d’émotion en course.
Il est clair que ce temps est extremement perfectible et que les moins de 11 heures sont à ma porté.
Est ce que je reviendrais ? J’avais dit que non, mais si ma petite femme est d’accord je retenterai surement l’expérience en 2011 en ayant appris à nager un peu plus que ca et en ayant
peaufiner mon expérience du triathlon. Alors à 34 ans le moins de 11 me parait encore possible et j’inviterai de la famille, des amis pour venir m’encourager et participer à la fêtes car même
pour les spectateurs l’ambiance est électrique tout au long de la journée.

Gain de temps possible

Natation : -10 min

Vélo – 3 min
Marathon – 15′
Transition : -2′
Bref un 10h54 est possible.
A suivre.

Organisation impeccable, vraiment rien à redire si ce n’est le prix de 210 € qui me parait excessif malgré la qualité de l’organisation.

Le niveau : il y a une dizaine de très gros costaud, mais ensuite c’est très ouvert. Le plus dure c’est de trouver le temps de caler des entrainements de 9 ou 10 heures, choses qu’il ne m’a pas
été possible et qui explique la baisse de régime sur les 25 derniers km du marathon.

Ca draft un peu en vélo
En vélo je pense que pour rouler en 6h15 il me faudrait sortir de l’eau avec des gars qui roulent sur le même tempo un peu comme le fond les 1er. Cela permet de rouler à la limite du drafting à
quelques mètres comme on peut le voir sur des images vidéos ou photos. Il est clair que les arbitres ne peuvent pas tout maitriser sur la partie vélo et chacun jouent avec les limites. En
sortant aussi loin de la natation je n’ai trouvé personne pour rouler avec moi, je ne faisais que doubler et j’ai parfois eu des gars qui ont profité de ma roue quelques temps, mais jamais de
relais, dommage ! Si j’avais jouer avec les limites avec Prédator je l’aurais fait et on auraient gagner quelques minutes en vélo.
J’ai fait quelques tests déjà avec le capteur de watt et sur terrain plat à 36km/h si vous rouler à 5 m derrière quelqu’un cela permet d’économiser quelques 10 ou 20 watts selon le rendu de la
route. Dans une descente  modérée à 50 km/h on peut économiser 100 à 150w en restant à 5 m derrière.
On voit bien que les costauds qui jouent la gagne évitent de rester seul sur le parcours et ce n’est pas pour papoter.

Ravitos :
J’ai bu 7 litres de boissons énergétique dosé à 200 kcal le litre, 2 litres d’eau plates, 20 cl de coca en fin de marathon pour le fun. J’ai du manger 4 barres énergétique à 220 kcal la barre,
50 gramme de dextrose pures, et des morceaux de bananes et abricot secs. Environ : 3500 kcal avaler pendant l’effort pour 9500 de produites, mon corps à du mettre à disposition 6000 kcal via le
glycogène musculaire et hépatique et via les acides gras intra musculaires et libres. On peut estimer que j’ai bruler 600 g de glycogène et 400 g d’acides gras.

L’ambiance :
Féérique, vraiment c’est le genre de course que je ne regrette pas d’avoir fait, le public de passionnés, accompagnateurs, vacanciers est formidable. On sent bien que pour beaucoup  de
spectateur terminer Embrun est quelque chose d’incroyable qui en impose. Pourtant terminer ne m’a jamais inquiété, je sais très bien que physiquement mon corps en est capable. Un Embrunman
n’est pas un surhomme. Beaucoup de gens en sont capables s’ils sont vraiment sportifs, savent un peu nager, pédaler et ont encore des articulations sans souci pour courir. D’ailleurs pour moi
ca n’existe pas les surhommes, ou alors ce sont les Armstrong et consor, mais eux on sait  à quoi ils tournent

5 replies on “Embrunman 2009”

  1. Bravo pour ta course. Très belle pref !

    Mais pas d’accord sur un point : L’incitation au drafting !!! Le triathlon LD est un sport individuel. Il y a de plus en plus de tricheurs et c’est bien dommage.

    J’ai même vu des gars faire toute la partie vélo avec leur pote sans dossard.

  2. Lolo on

    Encore toutes mes félicitations pour cette perf de premier plan.

    Je t’ai aperçu (vers la gare d’Embrun au pied du Chalvet) et j’ai été surpris de te voir aussi tôt !!!

    Bravo et bonne récup

    @+ Lolo

  3. manu on

    Eh bé que d’émotions !
    Encore bravo pour cette chouette aventure avec en plus un beau résultat à la clé !
    J’espère que tu auras récupérer un peu de jus pour le 20 septembre, mais je ne me fais pas trop de souci pour toi (et un peu plus pour nous ;-))!
    à bientôt

  4. Bonjour Quentin

    Après avoir vu tes excellents résultats sur le net, j’attendais avec impatience ton compte rendu et de pouvoir te féliciter pour cette très belle performance !
    Tu ne peux pas en rester là, tu as la capacité de rentrer dans les 20 !
    Et merci pour ce compte rendu, de nous faire vivre ta passion au travers ton blog

    Bonne route
    laurent